Ils avaient signé, vendredi 30 juin, l’acquisition du « Balto », un bar-tabac-presse dans le centre de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) … Quelques heures plus tard, l’établissement était pris d’assaut et vidé. Les buralistes ont maintenant hâte de découvrir leur clientèle. Témoignage dans Ouest France.
L’incontournable « Balto » porte toujours les marques des émeutes de la soirée du vendredi 30 juin. Les vitres étoilées, les panneaux bouchant les issues explosées sont visibles de l’extérieur.
•• À l’intérieur, deux sièges en partie brûlés sont les témoins de la furie qui a déferlé vers 22 heures. Et puis il y a ces étagères vides des centaines de paquets de cigarettes, tabacs et cartouches. « Ils ont tout pris », résume le buraliste.
Debout dans son établissement sombre, malgré son histoire à pleurer, son discours est pourtant résolument positif. « On veut tourner la page maintenant, mais c’est sûr pour un premier jour, là c’est fort. On avait signé l’après-midi. »
Pour cet originaire de Rennes passé en région parisienne, l’ouest de la France s’imposait pour monter un projet dans le secteur du tabac-presse-jeux : « il y a eu cette opportunité à Saint-Nazaire, un bon établissement, bien situé. Un esprit ouvrier aussi qu’on apprécie. » « Après la signature, on se donnait quelques jours pour ouvrir. On était encore à Saint-Nazaire en soirée. »
•• C’est dans leur logement proche, équipé d’écrans filmant l’intérieur, qu’ils découvrent l’assaut et le pillage. « L’alarme s’est déclenchée. On a appelé la police. » Un inconscient met le feu aux chaises. « Un jeune garçon, non cagoulé, est intervenu pour sortir ce qui brûlait. On le remercie, il a peut-être évité que tout l’immeuble brûle. » Des petits groupes ont continué le pillage. Tabac et dégradation, le préjudice se chiffre en dizaines de milliers d’euros. « On n’a pas de chiffre précis, on avait commencé l’approvisionnement. »
Depuis ce vendredi, « il y a le lien avec l’assurance, j’ai trouvé des fournisseurs bienveillants en boisson ou à la Française des Jeux. » Deux employés sont en chômage partiel. Un peu d’inquiétude demeure sur le délai de remplacement des vitrines sans lesquelles il sera difficile d’ouvrir. « On a hâte de ranger, de nettoyer, de continuer le recrutement. Et très envie de rencontrer les clients ».