Les buralistes corses vont faire face à l’augmentation de fiscalité tabac prévue en mars (voir 26 septembre et 3 décembre 2022), mais aussi à une nouvelle étape dans l’alignement de leur fiscalité avec celle du continent (voir 19 octobre 2021).
José Oliva (président des buralistes de l’Ile et administrateur de la Confédération) en redoute les conséquences, particulièrement dans le rural. D’où la tenue d’une réunion de crise, suivie par France 3 Corse.
•• « Au final, c’est une augmentation de 80 centimes, à laquelle nous allons devoir faire face » calcule le président du syndicat qui rappelle que le taux spécifique de la commission de la profession en Corse devrait être réduite.
L’évolution du cadre fiscal en Corse a déjà pesé sur l’activité des buralistes insulaires et le bilan de l’été 2022 en témoigne : « en juin, le volume de cigarettes écoulé a baissé de 5 %. Ça a été pire pour le mois de juillet, avec une chute de 9,1 %, et le mois d’août enregistre un recul de 4,4 %. Et c’est bien plus important encore pour le tabac à rouler ».
•• Ceci, alors que les buralistes corses tentent de se réinventer en se transformant (voir 2 mai 2022).
86 bureaux de tabac ont déjà commencé à s’adapter, et d’autres dossiers sont en cours, explique le président des buralistes corses, « mais cette hausse brutale des prix aura un effet dévastateur au niveau local ! Pas dans les grosses agglomérations, mais dans le rural. Quand j’ai commencé dans ce métier, il y a 32 ans, on était 237 sur l’île. Aujourd’hui, on est 215. Cette baisse de 10 %, c’est dans le rural, en raison du manque de repreneurs, du dépeuplement des villages » (…)
José Oliva l’assure, il faut laisser le temps à la profession d’opérer sa transition sans brusquer les choses. Et pour cela, il demande « deux années de pause de fiscalité entre la Corse et le continent ».
•• Pascal Zagnoli, secrétaire national du PNC (Partitu di a Nazione Corsica) est venu témoigner du soutien du parti nationaliste : « les buralistes font face à une situation compliquée, avec le rattrapage et la hausse nationale… Bien sûr, la lutte contre le tabagisme et la prévention auprès des jeunes sont importantes, mais on aurait tort de les opposer au combat qu’ils mènent. On ne peut pas sacrifier tout un écosystème avec les petits tabacs du rural dont l’actiivité économique représente souvent la seule bouffée d’oxygène de certains territoires ».
José Oliva a demandé l’organisation d’une « réunion de travail avec l’ensemble des acteurs concernés par la situation » à Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics.