Un homme aurait abusé la confiance de plusieurs commerçants calaisiens distributeurs des produits de la Française des jeux. Il opérait à chaque fois de la même manière en réussissant à obtenir du professionnel des crédits sur ses paris s’élevant à plusieurs milliers d’euros.
Président de la fédération des buralistes du Calaisis, et gérant du « Pénalty », Sylvain Hodicq est bien placé pour parler de cette affaire (voir 16 avril 2022). Pour la simple et bonne raison que l’individu en question s’est récemment rendu dans son établissement.
•• « Pas plus tard que la semaine dernière », explique-t-il à Nord Littoral. Il avait été alerté sur les méthodes de cet arnaqueur : « C’est quelqu’un qui présente plutôt bien et qui aime discuter avec les gens. Il commence par sympathiser avec le personnel et le gérant de l’établissement. Et puis il commence à faire des gros paris. Ce qui met tout le monde en confiance puisqu’il paye. »
Une fois la confiance gagnée, l’arnaqueur tente son coup de maître. « Un jour, il appelle le gérant au téléphone, qui maintenant le connaît bien. Il lui demande de lui passer un pari. Pari qu’il viendra rembourser dans la journée… Et en clair, si le pari est perdant, il ne revient pas. »
•• Et les conséquences pour les buralistes sont graves. En effet, la loi est claire : il est strictement interdit d’accepter ce genre de pratique.
Sylvain Hodicq le rappelle avec force. Un représentant de la Française des Jeux enfonce le clou : « La règle a toujours été la même. Il est interdit d’accepter des paris à crédit, pour n’importe quel professionnel affilié à la Française des Jeux. Les cas comme celui-ci sont heureusement très rares et nous rappelons régulièrement aux distributeurs de ne jamais accepter le moindre crédit. »
Pour sa part, Sylvain Hodicq n’en est pas resté là. Non seulement il a fait avorter la tentative d’arnaque dont il a fait l’objet, mais en plus, il a signalé l’individu incriminé auprès de la Française des Jeux. Une chaîne de vigilance s’est ensuite mise en place. La FDJ a transmis aux commerçants du secteur une note d’alerte. Cette note, consultée par Nord Littoral, décrit les méthodes de l’arnaqueur et rappelle à tous les professionnels les règles à respecter pour éviter de lourdes pertes. Car les montants misés atteignent des sommets. « 2 000, 4 000, 5 000 euros, parfois en un seul pari. Il pouvait dépenser 15 000 euros en une journée … »
•• Le président des buralistes du Calaisis a été amené à témoigner auprès de la gendarmerie sur cette affaire. « La plupart des buralistes et distributeurs de la Française des Jeux sont au courant de la situation. Mais pour certains, il est déjà trop tard… »
De l’avis du gérant du « Penalty », le buraliste frappé par l’interdiction de distribuer les produits FDJ n’a que peu de chances de retrouver son gagne-pain. « Je vais quand même essayer de le défendre auprès de la FDJ. Mais il y a malheureusement eu une grave erreur à la base. »
Aujourd’hui, le commerçant en question va devoir débourser une très forte somme. On parle ici de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour éponger auprès de la FDJ la dette générée par cette affaire. (Voir aussi 6 décembre 2020 et 21 novembre 2021).