Buraliste depuis trente-six ans, présidente de la fédération des buralistes des Côtes-d’Armor depuis 2014, Odile Le Ny (voir 26 novembre et 10 mai 2022) aborde dans un interview-rencontre avec Ouest France les orientations du réseau. Extraits …
•• Combien y a-t-il de buralistes dans le département ?
Odile Le Ny : nous sommes 385. Il y a un bon maillage. Dans les Côtes-d’Armor, les buralistes sont aussi bien dans les grandes que dans les petites communes. C’est important, dans les milieux ruraux en particulier, tout comme partout dans le territoire, le buraliste maintient le lien social.
•• Et le marché du tabac ?
O. L-N : il y a une baisse, comme pour toute la France. Dans les Côtes-d’Armor, elle est de 4,6 points. C’est un peu moins comparé au reste du territoire français. Mais comme partout, cela est lié à la hausse du prix du tabac. Il y a des personnes qui fument un peu moins, ou d’autres, qui vont s’approvisionner ailleurs via ce qu’on appelle des marchés parallèles.
•• Comment faites-vous pour pallier cela ?
O. L-N : il y a une convention nationale pour la sécurité du réseau. Nous l’avons signée dans les Côtes-d’Armor en fin d’année dernière. Il s’agit d’une nouvelle coordination entre la Douane , la Police, les gendarmes et la préfecture, afin de lutter contre ces marchés parallèles.
•• Les buralistes se diversifient de plus en plus ?
O. L-N: Oui, pour pallier cette baisse de la consommation de tabac, nous nous diversifions davantage. Par exemple, avec la vente de cigarettes électroniques ainsi que du CBD. Mais aussi, le fait de pouvoir payer ses factures du quotidien comme les impôts, les amendes ou les factures de service public (avis de cantine, de crèche, d’hôpital…). Il est aussi possible de proposer un point relais pour La Poste.
Dans les Côtes-d’Armor, on a beaucoup de buralistes ruraux. Alors ce type de services est important pour les communes et les habitants. Bientôt, il y aura aussi « Nirio », une solution de paiement qui permettra de régler des factures de créanciers privés comme les loyers.
•• Il y a d’autres évolutions ?
O. L-N : Oui. La Confédération des buralistes vient de lancer le programme « Bob ». Cette plateforme permet d’être sensibilisé et de sensibiliser les autres, via plusieurs outils, à propos de la réglementation autour de l’interdiction de vente aux mineurs pour le tabac, les produits du vapotage, les jeux d’argent et l’alcool. Et aussi, de montrer l’importance de l’éthique pour les buralistes, qui est une priorité.
•• Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement dans votre métier ?
O. L-N : j’aime le contact avec les gens. On les voit quotidiennement. Il y a des personnes très différentes. En fait, on est au cœur de la société et de la vie du territoire.