Le nombre de buralistes continue de baisser comme les volumes de cigarettes vendues dans le Haut-Rhin. Un département qui doit, à la fois, faire face aux contraintes fiscales françaises sur le tabac mais aussi à la concurrence de l’Allemagne et de la Suisse voisines, avec la contrebande et la contrefaçon de cigarettes qui se développent.
Mise au point de Régis Kindbeiter, président départemental, dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace (voir 4 janvier 2024).
« Tant que le prix des cigarettes restera aussi élevé chez nous, on tirera la profession vers le bas et d’autant plus dans une région frontalière comme la nôtre », souligne Régis Kindbeiter. Avant de poursuivre : « Nous demandons plus que jamais le monopole du tabac et l’exclusivité de la nicotine, ainsi qu’un moratoire fiscal et que l’on arrête d’augmenter les prix du tabac dans notre pays, où la fiscalité est déjà la plus élevée, pour parvenir à terme à un équilibre européen.
« Nous avons déjà la concurrence de l’Allemagne avec des prix de 5 à 15 euros moins chers et de la Suisse, mais aussi de la contrebande et de la contrefaçon ; dans le Haut-Rhin, 50 % des cigarettes sont aujourd’hui vendues sous le manteau, elles ne viennent pas de chez les buralistes. Depuis janvier, la baisse des volumes est d’ailleurs de 14 % pour les buralistes du département. C’est très dur pour tous les collègues malgré la diversification avec les jeux, le vapotage ou les services qu’ils peuvent proposer à côté ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour la fédération des buralistes du Haut-Rhin, qui tiendra son assemblée générale, le 26 avril prochain : « le nombre des buralistes dans le département est en chute libre. Au début des années 2000, nous étions encore plus de 350 et aujourd’hui nous sommes encore 190. Il y en a qui arrêtent ou qui ferment carrément et c’est d’autant plus grave que dans certaines localités, il s’agit souvent du dernier commerce ».
Concernant l’avenir, Régis Kindbeiter ne baisse pas les bras : « notre réseau a une forte résistance et résilience, on nous tape dessus de tous les côtés mais nous nous battrons pour notre métier ! »




