Entre l’augmentation du prix du tabac ce 1er janvier (voir 31 décembre 2023) et celle à venir du nombre de cartouches pouvant être importées (suite à l’injonction du Conseil d’État au Gouvernement / voir 1er octobre 2023) … les buralistes alsaciens réagissent. L’Alsace leur donne la parole.
« Nous allons subir une nouvelle chute des ventes ces prochains mois » craint Régis Kindbeiter, président de la fédération des buralistes du Haut-Rhin.
« On estime que 35 à 40 % de cigarettes consommées au niveau national ne proviennent pas du marché officiel, mais de la contrebande » relève Thierry Moreno, président de la fédération des buralistes du Bas-Rhin, « en Alsace, cette part est même supérieure du fait des achats frontaliers. »
•• « Comment l’État peut accepter le droit d’importer quatre cartouches et en même temps prôner une politique de santé publique qui se traduira par deux nouvelles augmentations des prix d’ici à 2026 ! », fustige Thierry Moreno (à cette date, les paquets passeraient le cap des 13 euros). « Nous sommes 242 buralistes dans le Bas-Rhin, contre 250 au début 2023 » poursuit-il « au train où vont les choses, nous serons certainement dix de moins à la fin de cette année 2024 et encore moins ensuite. »
Idem dans le Haut-Rhin. « Au début des années 2000, nous étions plus de 300 dans le département contre 196 aujourd’hui », pointe Régis Kindbeiter.
« Nous ne sommes que des commerçants, des indépendants. Quand on ferme, cela n’émeut donc pas les gens au même titre que la fermeture d’une usine » déplore Thierry Moreno, « et pourtant, ce sont deux ou trois personnes, voire plus, qui se retrouvent à chaque fois sans emploi. À raison d’une dizaine de fermetures par an, cela commence à chiffrer. »
•• Pour faire face à une chute du volume des ventes, les buralistes diversifient leurs activités depuis quelques années. « Encore faut-il avoir la place et la trésorerie pour se diversifier », fait remarquer Régis Kindbeiter, favorable à un lissage des tarifs à l’échelle européenne. « Quand la différence avec les pays limitrophes ne dépasse pas quelques dizaines de centimes, les gens ne se déplacent pas », note-t-il.
« Les consommateurs doivent se rendre compte de la situation et nous soutenir » ajoute Thierry Moreno. Quant à l’État, il doit mettre fin à son invraisemblable politique fiscale et, par exemple, revaloriser notre rémunération à 2 euros ou 2,50 euros par paquet. » Celle-ci est passée à 8,25 % du prix de vente ce 1er janvier, soit à 1,03 euro pour un paquet affiché à 12,50 euros, précise L’Alsace.