En mars dernier, un nouveau décret a fixé les limites à l’importation de tabac par les particuliers depuis un pays de l’Union européenne (voir 29 mars et 11 avril). Quelles conséquences pour les buralistes de Haute-Garonne ? Enquête de La Dépêche du Midi.
« Ça a obligatoirement un impact sur notre chiffre d’affaires » témoigne un buraliste installé à Saint-Gaudens. Même constat pour l’une de ses collègues de Cazères : « Beaucoup de nos clients ont des paquets étrangers, et viennent seulement pour la Française des jeux. »
Frédéric Pailhé, président de la fédération des buralistes de Haute-Garonne, chiffre une baisse de « 10 à 15 % en valeur » pour les buralistes du département. « Tous les tabacs sont concernés, pas que les frontaliers », ajoute-t-il.
•• Pour lutter contre le trafic de tabac et cigarettes, les Douanes mènent des opérations « coup de poing », avec les directions de Bayonne et Perpignan (voir 10 juillet).
« Pendant une ou deux heures, on coordonne nos contrôles sur une frontière, en présence de toutes les brigades » explique Max Ballarin, Directeur régional des Douanes et Droits indirects de Toulouse (voir 22 juillet). « La dernière action début juillet n’a pas mis en évidence davantage de fraudes depuis le décret. Les particuliers font attention » Il assure que ce nouveau texte n’engendre pas pour eux davantage de travail et n’a pas d’impact « majeur » pour les buralistes du département.
« On recherche surtout les grosses quantités. Je ne confonds pas les infracteurs : il y a parfois des particuliers qui ramènent un peu trop de produits. On les sanctionne aussi, mais notre sujet, c’est le trafic organisé », poursuit-t-il. « Les Douanes font un travail remarquable » commente Frédéric Pailhé, « mais ils ne sont pas assez nombreux. »
•• Pour cet autre buraliste haut-garonnais, ça ne sera jamais assez suffisant : « c’est bien de mettre davantage de points de contrôle, que ça devienne plus drastique, mais ça ne dure qu’un temps. » Mais alors, quelles sont les solutions ? « Heureusement pour notre chiffre d’affaires qu’on diversifie l’activité, en vendant la presse, des bonbons, des boissons, des photocopies … » analyse une gérante de bureau de tabac.
Frédéric Pailhé va plus loin : « il faut un moratoire sur la fiscalité du tabac … il faut arrêter l’augmentation en France. »