Lors de son assemblée générale annuelle, ce 21 avril, la fédération des buralistes de Moselle a dressé un bilan d’une activité contrastée. Selon Antoine Palumbo, qui vient d’être renouvelé à la fonction de président pour un troisième mandat (il est aussi administrateur de la Confédération), la situation est compliquée. Explications dans Le Républicain Lorrain.
Antoine Palumbo : La fédération est forte mais ses membres sont inquiets et désemparés. Nous plaidons pour un moratoire de la fiscalité tabac (…) En Moselle, nous en sommes à 12,9 % en moins de volume de tabac vendu.
Pour autant, la consommation de tabac n’a pas baissé dans la même proportion. L’État n’a pas la bonne approche pour empêcher les gens de fumer. Il ne fait que créer des marchés parallèles et, accessoirement, déstabiliser nos commerces. À titre d’exemple, 27 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies, en une semaine de fin mars en France, avec 108 interpellations. Et des fermetures administratives de commerces ont eu lieu pour vente clandestine de tabac.
•• Le Républicain Lorrain : L’application du décret de mise en conformité au niveau de l’Europe (voir 29 mars) n’a pas aidé non plus…
Antoine Palumbo : Ce n’est rien de le dire ! Depuis fin mars, les clients peuvent acheter plus de 200 cigarettes à l’étranger. Devant les prix pratiqués en France, personne ne se gêne, surtout pas en Moselle qui est frontalière avec le Luxembourg et l’Allemagne. La France doit chercher une harmonisation des prix avec nos voisins. Certes, 12 nouveaux critères – permettant d’établir s’il y a commercialisation de ces cigarettes hors consommation personnelle – ont été mises en place (voir 11 avril). Mais il faut des moyens pour procéder aux contrôles.
•• Le Républicain Lorrain : On vous demande de procéder à la transformation de vos commerces pour contrebalancer vos pertes financières. Est-ce réaliste et réalisable ?
Antoine Palumbo : 19 dossiers de Transformation sont actuellement à l’étude en Moselle. Nous sommes de bonne volonté en proposant des services de relais colis, en ayant des conventions avec La Poste ou encore en travaillant avec certaines banques … Des collègues ajoutent même un restaurant à leur tabac de village. Nous avons besoin d’aides financières de la part de l’État pour que ces dossiers de transformation aboutissent et se multiplient. Nous avons bien conscience que c’est, à ce jour, notre seule perspective de survie. Encore faut-il en avoir les moyens.
•• Le Républicain Lorrain : Un avis sur la proposition faite au Royaume-Uni d’interdire ad vitam la vente de tabac aux jeunes nés après 2009 (voir 17 et 22 avril) ?
Antoine Palumbo : Les politiques sont tout simplement hors sol. Ils doivent miser sur une véritable prévention et éducation des jeunes face au tabagisme. Ce sera plus efficace que d’interdire.