Une deuxième mobilisation (après une première en juin / voir 18 mai et 13 février) a réuni, ce mardi 20 septembre, une cinquantaine d’habitants et d’élus de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour dénoncer les trafics de cigarettes qui pullulent à la gare routière Pablo-Picasso. Reportage de Citoyens.com …
Également présent lors de la mobilisation, Philippe Alauze, président de la Fédération Ile-de-France des buralistes, buraliste lui-même à Maison-Alfort : « il y a pour l’instant un moratoire sur l’augmentation de la fiscalité du tabac. Mais il est essentiel d’arrêter ce galop vers l’avant qui ne fait que favoriser l’implantation des réseaux parallèles. »
•• De l’avis de nombreux habitants venus à la mobilisation ce mardi, ce trafic au vu de tous s’est installé depuis deux ans. L’inquiétude est d’autant plus forte que les nuisances ne se cantonnent pas au secteur de la gare. « On les voit de plus en plus venir dans notre résidence, ils proposent des cigarettes aux gamins, ils cachent aussi leurs produits », indique un habitant de la cité Carnot, située à 50 mètres.
« Pour s’organiser collectivement, on a décidé avec quelques autres habitants de lancer une pétition », explique-t-il. Objectif : demander à l’État le renforcement de la présence policière et des sanctions plus fortes de la justice. Plus de 300 personnes l’auraient signée à ce jour selon son initiateur.
•• « Nous demandons à rencontrer très rapidement le ministre de l’intérieur sur ces enjeux » déclare Abdel Sadi, maire PCF de Bobigny. « On ne peut pas laisser les maires seuls face à cette situation. C’est un vrai travail qui doit être fait avec les services de l’État, la police municipale, les associations »
Depuis janvier, près de 5 000 paquets de cigarettes de contrebande ont été saisis par la police municipale et 166 personnes ont été interpellées. « Le problème, c’est que bien souvent, les trafiquants qui se font arrêter avec 10 ou 15 paquets sont relâchés », déplore Jean-François Hirsch, adjoint à la sécurité.
D’ici fin octobre, la police municipale Bobigny pourra déployer 25 agents de 7 heures à 2 heures du matin, au lieu de 20 heures jusqu’à présent. « Mais ça ne suffira pas. Ce qu’on exige maintenant de l’État c’est la création d’une brigade territoriale de contact, qui soit là régulièrement » martèle le maire.
•• « Les forces de police ne sont malheureusement pas en nombre suffisant pour assurer une présence permanente. C’est pour ça que le travail avec la police municipale est essentiel », observe Cécile Rackette, sous-préfète de Seine-Saint-Denis.
« Mais la police ne peut pas régler seule ce problème. Les opérations coup de poing qu’elles mènent permettent des interpellations, ce qui interrompt tout au plus quelques heures le trafic. Dans les secteurs où les stratégies de contrôle sont plus agressives, le trafic se déplace » pointe-t-elle.
« Il faut aussi montrer que cela concerne tout le monde : sans consommateurs, il n’y aurait pas de trafic. Et de rappeler que l’achat de cigarette de contrebande est puni d’une amende de 135 euros ».