Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
26 Déc 2022 | Associations
 

Cet automne, lACT-Alliance contre le Tabac a dévoilé les résultats d’une enquête, réalisée par ses soins, sur la perception du tabac par les Français. Nous revenons sur la communication de l’ACT à cette occasion (voir 3 novembre).

Réalisé à partir de 5 sondages consécutifs menés avec l’institut BVA sur les deux dernières années, ce décryptage a pour objectif d’évaluer régulièrement l’image de l’industrie du tabac et de ses produits au sein de la société française pour orienter les prochaines actions de prévention et de lutte contre le tabagisme.

Parmi les grands enseignements à retenir : même si de plus en plus de Français déclarent avoir une image négative du tabac (78 %, +4 points depuis 2020), des tabous perdurent chez les professionnels de santé et de fausses représentations sociales persistent dans l’opinion publique. 

•• Si laide à larrêt du tabac semble devenir de plus en plus accessible, des freins persistent …

Depuis le 1er janvier 2016, le droit de prescription de substituts nicotiniques a été étendu à certains professionnels de santé que sont les infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes et sages-femmes. Cette mesure doit permettre aux fumeurs d’avoir plus facilement accès à ces traitements efficaces et remboursés, dans le cadre de leur sevrage tabagique.

Quand on interroge les Français, il semblerait que cette mesure fonctionne : la majorité dentre eux (61 %) estime qu’il est facile davoir accès à un accompagnement pour arrêter de fumer. Néanmoins si l’on analyse en détail, cette perception est à nuancer :

seules 57 % des femmes trouvent facile d’être accompagnées pour le sevrage tabagique (contre 66 % des hommes) alors que ce sont elles qui sont aujourd’hui particulièrement concernées. Chaque année en France, le tabac tue 20 000 femmes, c’est deux fois plus qu’il y a 20 ans;

la question du tabagisme nest pas systématiquement discutée en consultation avec les fumeurs : la consommation de tabac n’est jamais abordée par plus d’1/3 des professionnels de santé (36%) et occasionnellement pour la moitié d’entre eux (49 %) ;

• l’information du public sur l’ouverture de la prescription des substituts nicotiniques par ces professionnels de santé demeure insuffisante : depuis 2020, seules 14 % des prescriptions de ces traitements d’aide à l’arrêt ont été effectuées par des non-médecins.

•• … et ce, malgré le fait que la perception des Français à l’égard du tabac se durcisse.

Les Français ont une image du tabac de plus en plus mauvaise : 78 % dentre eux déclarent avoir une opinion négative du fait de fumer des produits du tabac, soit +4 points en deux ans. Cette perception se vérifie également parmi les fumeurs. En effet, 53 % d’entre eux affirment désormais en avoir une mauvaise image.

Par ailleurs, lopinion publique est de plus en plus critique envers lindustrie du tabac :
• 86 % des Français estiment que cette industrie est trop puissante face aux acteurs de la lutte contre le tabagisme, soit +6 points depuis 2020 ;
• 74 % s’accordent pour dire que l’industrie du tabac va à l’encontre des droits humains en vendant un produit addictif, soit +9 points en deux ans.

•• Malgré les évolutions encourageantes constatées, le rapport des Français au tabac reste ambivalent : encore 2/3 des Francais (68 %) estiment que fumer est une liberté individuelle qu’il faut respecter.

Cette croyance, prédominante chez les fumeurs (84 % contre 59 % pour les non-fumeurs), s’explique avant tout – selon ACT – par le fait que certaines personnes adhèrent à des fausses représentations construites par l’industrie du tabac et qui font de la cigarette un symbole de convivialité et paradoxalement d’indépendance. Néanmoins, une large majorité des répondants saccorde à dire que la lutte contre le tabac est juste (83 %).