François Braun, le ministre de la Santé, a ouvert la porte à une délivrance des cigarettes électroniques dans les pharmacies (voir 29 mai).
Réactions à travers les médias …
•• « Ce serait une bonne chose de simplifier le parcours et de permettre à toute personne d’aller directement en pharmacie pour se faire rembourser », estime Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France (qui en a fait la demande auprès de François Braun) dans Le Figaro.
Si les cigarettes électroniques étaient autorisées à la vente en officines, « ce serait sûrement une gamme plus restreinte et adaptée, un tarif fixé par les pouvoirs publics, avec un remboursement pendant une période préalablement définie » prévient Philippe Besset. « Les experts se mettront d’accord. Un sevrage dure généralement trois mois ».
L’Australie a ainsi autorisé la délivrance de cigarettes électroniques en officines :dans deux arômes seulement, tabac et menthol (voir 6 mai 2023, 5 décembre 2021). En cas de commercialisation en pharmacies, ces produits seraient considérés comme des dispositifs médicaux. Ils nécessiteraient l’agrément de l’Agence de Sécurité du Médicament (ANSM).
Si l’idée de François Braun est retenue, elle ferait l’objet de discussions dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, d’après Le Figaro.
•• « Des pharmaciens peuvent tout à fait prescrire des cigarettes électroniques à condition d’être convenablement formés », a réagi, sur France Info, Loïc Josserand, président de l’Alliance contre le Tabac, « un pharmacien peut tout à fait gérer un sevrage dans sa pharmacie sans aucune difficulté. »
Sur RMC, il a confirmé : « si ça peut permettre à des fumeurs supplémentaires de sortir du tabac et de passer à une vie sans tabac, oui c’est un point positif (…) Il ne faut pas que cette mise à disposition et ce remboursement dans des pharmacies deviennent une porte d’entrée vers la cigarette électronique puisque, c’est important à dire, le sevrage est quelque chose qui est limité dans le temps ».
•• Au premier abord, les Français interrogés par TF1 dans un reportage diffusé au JT de 13 Heures de ce lundi 29 mai sont plutôt choqués … même la jeune cliente d’un café, e-cigarette posée sur la table. Certains fumeurs se disent cependant séduits. « Je trouve que c’est une très bonne idée, ça pourrait peut-être encourager les gens à arrêter de fumer », réagit un premier. « Pourquoi pas, il faut favoriser la désaccoutumance », poursuit un second.
De leur côté, les buralistes et autres commerces spécialisés ne voient évidemment pas cela d’un bon œil. « Si on nous supprime une partie de nos revenus, il y a des buralistes qui vont le sentir passer, c’est toujours pareil », peste un buraliste à Villeurbanne (Rhône).
Pour une pharmacienne c’est clair : « en tant que professionnelle de santé, je n’en délivrerai pas ».