Alors que les appels à l’interdiction de la cigarette électronique jetable – « la puff » – se multiplient (voir 27 et 16 mai),
… alors que le ministre de la Santé vient de lancer l’idée d’une vente des produits du vapotage dans les pharmacies (voir 29 mai),
… alors que l’on attend encore d’en savoir plus sur le prochain Plan national de Lutte contre le Tabagisme (PNLT 2023-2027),
(trois sujets qui, à moment ou à un autre, doivent faire l’objet d’arbitrages interministériels, au niveau de Matignon, cela dit en passant)
… s’enclenche une petite polémique sur le fait que notre Première ministre, Élisabeth Borne, a été surprise en train de vapoter dans l’hémicycle que cela soit à l’Assemblée nationale ou au Sénat (voir 16 juin).
•• Oui, en principe, elle ne devrait pas vapoter en ce lieu.
Il n’est pas autorisé de vapoter dans les « les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif » (voir 26 septembre 2017), ce qui fait que l’on peut vapoter dans un bureau ou un petit atelier individuels mais pas dans une salle de réunion, ni à la cafétéria de l’entreprise …
Et même si – sur autorisation du responsable de l’établissement – on peut vapoter dans « un lieu public clos et couvert sur autorisation du responsable des lieux » (comme un bar, un restaurant ou une discothèque ), seules les galeries au-dessus de l’hémicycle de l’Assemblée nationale ou du Sénat, ouvertes aux visiteurs, peuvent être considérées comme un lieu public clos. Et le règlement des deux assemblées y interdit l’usage des téléphones et autres appareils.
•• Mais dans le fond, c’est un non-sujet. À moins d’en faire un sujet de politique politicienne n’ayant rien à voir avec le vapotage. D’ailleurs, l’anecdote révèle l’image du vapotage dans la société actuelle. Encore mal identifié – malgré le nombre croissant de vapoteurs – il fait l’objet, dans ce cas, d’une instrumentalisation politicienne douteuse. Sans plus.
Sans poser les vraies questions. Par exemple :
• Qui invite les vapoteurs à s’exprimer et à expliquer leur démarche ? Ou à expliquer ce que cela leur apporte vraiment ?
• De quelle manière le vapotage leur permet-il de gérer des situations stressantes, n’est-ce pas madame la Première ministre) ?
• De quelle façon, cela leur permet-il de décrocher de la cigarette traditionnelle ?
Tant de vraies questions … (Photo : L. Marin AFP)