Il était anormal que des usines clandestines de fabrication de cigarettes prolifèrent en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne sans que le phénomène n’apparaisse en France.
La découverte d’une usine – à une soixantaine de kilomètres de Paris en Seine-et-Marne, voir 14 décembre – vient confirmer ce que les connaisseurs du marché parallèle du tabac (douaniers, autres forces de l’ordre, fabricants, buralistes) anticipaient depuis quelque temps. En effet, plusieurs éléments concrets amenaient à prévoir l’implantation d’une fabrique illégale dans notre pays.
•• Les cigarettes de contrefaçon (issues de lignes de fabrication non officielles, par définition) ont connu, depuis l’année dernière, une croissance fulgurante au sein du marché parallèle français (c’est-à-dire tout ce qui est consommé en France mais ne vient pas de chez un buraliste).
C’est ce dont atteste la dernière étude KPMG (voir 17 et 27 août, 24 juin 2021). Ainsi, en 2020, la contrefaçon aurait atteint 11,8 % de la consommation totale sur le marché français.
•• Déjà, il y avait de bonnes raisons de penser que les nombreuses usines clandestines belges alimentaient le marché français. 18 usines clandestines ont été démantelées en Belgique l’année dernière (voir 4 février 2021). La localisation de certaines laissant à penser qu’elles étaient spécialement destinées à alimenter le marché hexagonal (voir 29 octobre, 29 novembre 2021).
•• Autre pays européen où sont implantés, depuis un certain temps, les ateliers clandestins et usines illégales : l’Espagne où 5 unités ont été démantelées l’année dernière (voir 7 mars et 28 juin 2021). Certaines expédiant leur tabac par messagerie à des particuliers, notamment des Français, selon les rapports des enquêteurs. Une autre, pour sa part, livrant directement la France par camions (voir 8 août 2020).