« C’est important de se diversifier car c’est comme ça que l’on parvient à rester, surtout en milieu rural » souligne, dans L’Angérien Libre, Marlène Martineau, buraliste à Beauvais-sur-Matha (637 habitants, 29 kilomètres de Saint-Jean-d’Angély, Charente-Maritime). Depuis le 16 avril dernier, elle a ainsi transformé le débit de tabac en commerce multiservice (voir 5 mars).
Ce jeudi 22 février, son établissement a accueilli le renouvellement de la convention entre la chambre de commerce d’industrie et la fédération départementale des buralistes qui vise à accompagner les buralistes dans leur diversification. « Nous devons sortir de notre image austère et nous moderniser », a plaidé José Savariégo, président de la fédération des buralistes. « Nous sommes là pour délivrer des conseils pratiques », illustre Thierry Hautier, président de la CCI départementale.
•• En effet, aller au-delà de la simple vente de produits du tabac lui permet de s’assurer un revenu. « Sur le tabac, la marge est réduite alors que sur l’épicerie, elle est plus importante », explique Marlène Martineau. Reste qu’il ne faut pas s’éparpiller. « Pour qu’un commerce marche, il doit répondre à la demande des clients », confirme la commerçante.
Avant de se lancer, elle a sondé les habitants pour déterminer leurs besoins. « Je me suis ainsi mis à vendre des bouteilles de gaz. Aussi, il y a une demande pour des produits frais. Ça m’a guidé pour créer la partie épicerie », raconte celle qui a « pensé son magasin au fur et à mesure. »
De plus, la municipalité beauvaisienne l’a accompagnée dans sa mise en place en achetant le bâtiment et effectuant les travaux Avec son mari, la commerçante a acquis le fonds de commerce. « J’ai juste pris en charge l’agencement », complète-t-elle
•• Depuis dix mois, son magasin donnant sur la grande place est ainsi devenu l’épicentre du village et ne désemplit pas, selon elle. « Les petites journées, j’ai jusqu’à 120 clients. Ça monte jusqu’à 200 les grosses journées », précise-t-elle.
Cela implique un emploi du temps chargé. « J’arrive à 7 heures 15, pour installer et ouvrir à 7 heures 30. Comme ça, j’accueille les salariés qui achètent leur paquet de cigarettes avant d’embaucher », raconte-t-elle. Puis, sa journée s’enchaîne, entrecoupée de deux heures de pause. « Je ferme à 19 heures car je reçois les travailleurs qui débauchent et peuvent venir chercher un colis », enchaîne-t-elle. Dans un grand sourire amusé, elle résume : « Au final, je travaille 80 heures par semaine. »