Dans le centre d’Ernée (5 700 habitants, 24 kilomètres de Mayenne, Mayenne), « Au p’tit bistrot » a bénéficié de l’aide à la Transformation des buralistes, négocié par la Confédération avec les pouvoirs publics. Après la crise sanitaire, son patron a réalisé des travaux pour ajouter une corde à son arc : la restauration.
Sur les 100 000 euros de travaux, 33 000 ont été pris en charge par cette aide à la Transformation : « les travaux ont permis d’ajouter de la couleur, on a mis de la chaleur avec du bois, de la luminosité en plus. » Un investissement dont le propriétaire perçoit les bénéfices.
Franck Lestas a vu son chiffre d’affaires augmenter et a pu embaucher trois salariés, témoigne France Bleu Mayenne.
•• Sur la terrasse du bar-tabac, plusieurs habitués prennent leur café. Le client le précise tout de suite qu’il n’est pas fumeur, mais le commerce lui apporte bien d’autres choses : café, jeux à gratter, carte téléphonique … L’Ernéen a aussi des clients qui viennent payer leurs impôts ici. « D’abord, c’est un lieu de rencontre pour les gens. Et en même temps, ce sont des services de proximité. Donc effectivement, si on perd ce genre de service, ça peut être un gros problème. Comme on dit, si le café, ou la boulangerie ferment, c’est la mort du village. »
Depuis plusieurs années, le buraliste ne peut plus compter uniquement sur la vente de cigarettes. Selon lui, la baisse de ses ventes est notamment liée à la contrebande, qui explose à cause de l’augmentation du prix du tabac. « Encore ce matin, un client avait un paquet de tabac qu’il a payé six euros. Moi, je le vends 16 euros, donc je comprends que les gens se fournissent à l’étranger. »
•• Un constat partagé par la présidente de la fédération des buralistes de la Mayenne, Patricia Lavolo. « 70 % de notre clientèle a des paquets … colorés dans les poches (ndlr: ce ne sont pas des paquets neutres …). Ce qui ressort de leurs témoignages, c’est qu’ils achètent sur les parkings des grosses entreprises mayennaises, à des camions qui viennent surtout des pays de l’Est », explique-t-elle. « Contrebande ? Contrefaçon ? On ne sait pas. Toujours est-il que c’est le marché parallèle », conclut-elle en déplorant le manque de contrôle.
Afin de se diversifier et de se développer commercialement, 21 buralistes mayennais ont déjà bénéficié du Fonds de Transformation mis en place par l’État. (Voir aussi 19 août, 1er juillet et 23 juin).