Dès que surgissent des bouleversements à portée géostratégique, des conflits guerriers et leur cohorte de drames humains, il y a apparition de réfugiés et instauration d’une économie souterraine.
La contrebande de tabac – produit aussi facilement transportable que monnayable – n’est alors jamais loin.
•• Afghanistan (1) : sans présumer de l’importance de prochains flux migratoires en Europe, force est de remarquer qu’une filière afghane est déjà installée sur un axe de contrebande de tabac entre la Belgique et la région parisienne. Des réfugiés étant utilisés pour transporter clandestinement du tabac comme nous l’avons déjà relaté ici-même (voir 18 et 21 juin 2021, 13 mai 2020, 29 novembre 2019).
L’organisation de l’ensemble étant probablement entre les mains de réseaux mafieux exploitant cette « main d’œuvre » devenue corvéable mais insolvable.
•• Afghanistan (2) : l’un des points de passage déjà utilisés, depuis un certain temps, par les Afghans fuyant les régions contrôlées par les Talibans se situe dans la région turque de Van, zone montagneuse jouxtant l’Iran, « où les trafics en tout genre – cigarettes, essence, cocaïne – ont toujours existé, la professionnalisation des passeurs d’hommes, vendeurs de rêves et d’Europe, alimentant le flux continu » (Delphine Minoui, envoyée spéciale dans Le Figaro du 17 août).
•• Liban : le chaos que connaît actuellement le pays se caractérise notamment par une pénurie d’électricité et un trafic à large échelle de divers produits.
À la frontière avec la Syrie, des camions d’essence ou de farine franchissent clandestinement des rampes métalliques sur le fleuve Oronte et reviennent avec des cargaisons de Captagon (une amphétamine dont les pays du Golfe sont friands), des cigarettes et toutes sortes de denrées alimentaires (Muriel Rozelier, correspondante à Beyrouth dans Le Figaro du 17 août).