En augmentation, le commerce parallèle de tabac est moins documenté que le trafic de stupéfiants, malgré ses conséquences délétères pour notre économie et notre sécurité, déplore l’expert en intelligence économique Pierre d’Herbès dans une tribune FigaroVox.
Il préconise, notamment, une approche volontariste au niveau européen. Nous reprenons sa contribution.
En France, entre 16 et 20 % des cigarettes vendues seraient issues du marché parallèle, selon les conclusions produites en 2021 par une mission d’information de l’Assemblée nationale (ndlr : d’autres statistiques sont tombées depuis … (voir 12 et 9 septembre 2024 ).
Il s’agit, pour résumer, des cigarettes n’étant pas achetées auprès des buralistes dans les frontières de l’hexagone. L’immense majorité de ce volume vient des achats frontaliers et, de manière bien plus marginale, des achats « à la sauvette » dans l’espace public. En tout et pour tout, le coût budgétaire global de ce marché parallèle pour la collectivité est estimé à près de cinq milliards d’euros de revenus annuels en perte fiscale, sans compter le coût social lié aux conséquences sanitaires du tabac.
Le faible coût des cigarettes acquises sur le marché parallèle maintient en effet captive dans le tabac toute une partie de la population de fumeurs, qui contourne les hausses successives de prix, jugés comme l’un des principaux vecteurs de sortie du tabac.
•• La cause la plus évidente est le sur approvisionnement des pays limitrophes de la France, à faible fiscalité, organisé par les cigarettiers pour créer un effet d’aubaine auprès des acheteurs. L’achat frontalier représente, aujourd’hui, environ 70 % du volume global du marché parallèle.
À titre d’exemple, trois milliards d’unités de cigarettes sont livrées chaque année par les industriels au Luxembourg, pour 600 millions nécessaires à la seule consommation des Luxembourgeois. D’autres pays comme l’Espagne, la Belgique et l’Andorre, du fait de leurs tarifs attractifs, sont tout autant de sources du commerce parallèle de tabac. Lire la suite »