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1 Oct 2021 | Trafic
 

« Paris devrait faire de l’harmonisation des prix du paquet une priorité de sa présidence européenne » interpelle Jean-Francis Pecresse dans l’éditorial des Échos du 30 septembre. Au lendemain de la publication du rapport d’information sur la consommation de tabac (voir 29 et 30 septembre). Extraits. 

« (…) Le marché du tabac n’échappe pas à la règle : en économie ouverte, la concurrence par les prix contrecarre le monopole d’un État – en l’espèce un État régulateur et dealer … C’est exactement ce qui se produit depuis bientôt deux ans en France, où le paquet à 10 euros n’a pas empêché la consommation de repartir à la hausse.Le confinement puis le télétravail n’ont certes rien arrangé. 

« Mais eux seuls n’expliquent pas ce rebond dont l’origine est un peu antérieure. Appliquée avec une constance remarquable depuis vingt ans, la stratégie d’augmentation massive de la fiscalité sur le tabac, dont les prix de vente ont plus que doublé depuis 2003, n’a pas fait chuter la consommation.

•• « Comme dans toute politique de santé publique, nécessairement plurielle, ce levier primaire du prix n’a jamais été si efficace que lorsqu’il s’est accompagné de mesures intelligentes de prévention et d’assistance, telles que la prise en charge des traitements nicotiniques de substitution. 

« La contrainte elle-même ne saurait être que financière. Au moment où l’on rêve de jeunes générations « zéro tabac », les trop rares campus universitaires et les quelques parcs ou jardins interdits, ici ou là, à la cigarette devraient être généralisés sans hésiter, au regard de l’enjeu sanitaire.

•• « L’arme du prix du tabac, elle, s’essouffle, faute d’être partagée par nos voisins. Dans une Europe qui a su se montrer plutôt solidaire et efficiente dans l’épreuve du Covid, le contexte se prête assez à hisser la lutte contre le tabagisme parmi les priorités de la présidence française de l’Union.

« Parce qu’elle permettrait d’éviter des milliers de décès prématurés, une harmonisation des droits d’accises, donc des prix des cigarettes, n’est pas qu’un sujet de ministres européens des Finances ou de la Santé. C’est un enjeu de chefs d’État et de gouvernement. Encore faut-il vouloir, à six mois d’une présidentielle, affronter la France qui fume ».