Dans un communiqué de ce jour, les organisateurs du deuxième « Sommet de la Vape » (voir Lmdt du 19 mars) annoncent avoir réuni plus de 200 acteurs « d’origines très différentes » (sauf les buralistes), ce qui les a conduits à faire le point sur « les consensus et les points de divergence de ces acteurs ». Selon eux, les divergences se sont beaucoup réduites par rapport à l’édition 2016 et le consensus sera … encore plus large au troisième sommet de la vape 2018.
•• Simple discours de circonstance pour un « sommet » incapable de mobiliser le moindre candidat aux prochaines échéances électorales, ou leurs représentants, alors qu’il y a tant de lignes à faire bouger sur le plan réglementaire. Ce qu’ont regretté plusieurs témoins. Quasiment rien dans les médias, non plus. Seul point notable : la présence effective de Benoit Vallet, Directeur général de la Santé.
Ainsi, un sujet – relativement mineur par rapport aux grands débats nationaux, certes, mais dans l’air du temps quand même mais relevant tant de la santé publique que des libertés individuelle et d’entreprise – passe à la trappe de cette campagne électorale.
•• Nous reproduisons ci-dessous les conclusions de ce « Sommet de la Vape », telles que publiées dans le communiqué. Sur le thème : il y a quand même consensus sur le fait que, la vape est un outil de réduction du tabagisme.
1/ Il est remarquable de constater qu’il n’existe plus de discussions pour affirmer que vapoter est une réduction de risque très importante pour un fumeur, même s’il existe des divergences d’avis parmi les participants au « Sommet de la Vape » sur d’autres points.
2/ Recommander la vape à un fumeur comme moyen de sortie du tabac apparait bénéfique au plan individuel pour l’ex-fumeur et pour la société.
3/ Il existe un consensus pour affirmer que fumer et vapoter n’est pas un objectif à long terme et qu’il faut que les « vapo-fumeurs » aient comme objectif (sans forcément de délai) l’arrêt complet du tabac.
4/ Sur le vapotage au long cours il existe un désaccord entre :
. des vapoteurs qui affirment que vapoter leur permet de rester à l’écart de la consommation de tabac et leur sauve la vie, et des acteurs de santé qui affirment que bien que le danger soit très inférieur à celui du tabagisme, le danger n’étant pas nul, ils ne peuvent que recommander l’arrêt, « un jour », de la vape.
5/ Il existe un consensus pour qu’il existe des règles concernant le vapotage dans les lieux à usages collectifs, mais il existe des divergences fortes sur les moyens pour aboutir à cet objectif :
. l’éducation et la civilité,
. le règlement des établissements,
. la loi.
6/ La crainte de la population sur les dangers de la vape est totalement irrationnelle. Cette peur irrationnelle, prise au nom du « principe de précaution », conduit de nombreux fumeurs à ne pas quitter le tabac, alors qu’arrêter de fumer sauve des dizaines de milliers de vie. Pour les autorités et acteurs de santé, respecter le « principe de précaution » c’est favoriser tout ce qui permet de sortir du tabac, et donc la vape.
7/ Il existe un consensus des participants pour souhaiter que la vape ne soit pas un produit d’entrée en tabagisme chez les adolescents. Mais à ce jour, aucune donnée solide n’est venue conforter l’hypothèse que la vape constitue une augmentation du risque d’entrée en tabagisme. Le tabagisme des adolescents baisse depuis 2011 aussi bien en France qu’aux USA ou au Royaume-Uni où cela a été étudié. Il ne faut pas que les décideurs aient des craintes disproportionnées.
Si les organisateurs ont particulièrement apprécié les présences du professeur Benoît Vallet Directeur général de la Santé et du docteur Nicolas Prisse, Président de la Mildeca, ils espèrent que l’an prochain l’HAS, l’ANSES, Santé publique France et Tabac Info Service seront présents de façon à éclairer les participants et à rapprocher les points de vue sur ce produit : le dialogue entre tous peut sauver de nombreuses vies ».