Dans la nuit du 2 au 3 septembre 2021, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), trois jeunes revendeurs de cigarettes ont subi de multiples sévices, pour un motif dérisoire : une « dette d’argent ou de la marchandise volée », selon une magistrate du parquet de Bobigny.
Pendant de longues heures, les victimes auraient été séquestrées, rouées de coups et brûlées à la cigarette par trois autres vendeurs à la sauvette. L’une d’elles, mineure, aurait même subi un viol en réunion. « C’est peut-être parce que les agresseurs ont cru que la police arrivait que les victimes ont pu s’échapper et avoir la vie sauve », lâche la magistrate, selon Le Parisien qui nous délivre ainsi un portrait inquiétant de ces vendeurs à la sauvette.
•• Devant le Juge des Libertés et de la Détention (JLD), qui examinait, ce 9 novembre, son éventuel maintien en détention, l’un des trois auteurs présumés, mis en examen pour séquestration avec actes de torture et barbarie en bande organisée et viol en réunion, conteste les faits.
Ce jeune Libyen, connu … sous sept identités différentes, est arrivé en France en 2019. Sans ressources légales, il vit de la vente de cigarettes de contrebande. « Je travaille aussi au noir dans les marchés, à Rungis », assure le jeune homme aux cheveux rasés. À son casier judiciaire, figure une condamnation pour vol aggravé.
•• Selon sa version, une rixe aurait éclaté ce soir-là dans le squatt de Montreuil. « C’est vrai, on s’est bagarré. Ils m’ont pris 400 euros et beaucoup de paquets de cigarettes : deux cartouches, pour être précis », soutient-il, avec l’aide de son interprète. Il reconnaît avoir mis des coups : « ce jour-là, j’étais sous l’effet des cachets. J’avais pris des médicaments ». Mais il conteste les faits de séquestration, de torture et le viol.
Ce mercredi 9 novembre, le jeune Lybien a été maintenu en détention. L’information judiciaire devrait être bouclée dans les deux mois. Avec, à la clé, un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel ou la cour d’assises.