Nous revenons encore plus en détail sur les résultats de l’étude Toluna Harris Interactive – réalisée à la demande de BAT France – que nous avons présentés hier (voir 24 avril). Cette étude portant sur les perceptions qu’ont actuellement les Français des produits alternatifs au tabac, singulièrement des sachets de nicotine.
•• Un niveau de connaissance perfectible des sachets de nicotine et une image segmentée.
Parmi les différents produits contenant de la nicotine, la cigarette électronique et le tabac traditionnel gardent une image majoritairement positive auprès des consommateurs de nicotine. De la même façon les substituts à la nicotine vendus en pharmacie comme les gommes et les patchs font également plutôt l’objet d’une bonne image (55 %).
À l’inverse, les sachets de nicotine souffrent d’une faible notoriété déclarée de la part des consommateurs de nicotine : près de 4 consommateurs sur 10 affirment ne pas suffisamment connaître ce produit pour se prononcer. Cette faiblesse s’exprime ainsi particulièrement en fonction de l’âge puisque si 25 % des 25-34 ans affirment ne pas connaître les sachets de nicotine, ce résultat augmente avec l’âge jusqu’à atteindre 62 % pour les consommateurs âgés de 65 ans et plus.
Spontanément, ceux qui identifient bien les sachets de nicotine oscillent entre deux réactions distinctes : d’un côté ils les identifient comme de bons substituts à la consommation de tabac dans le cadre d’une réduction ou d’un sevrage tabagique, de l’autre ils craignent l’aspect néfaste de la nicotine et le manque de recul sur les effets du produit.
Cette dichotomie s’exprime également lorsque les consommateurs de nicotine sont amenés à se positionner sur la nocivité des différents produits, comparée à celle des cigarettes traditionnelles. Si aucune alternative n’est jugée plus nocive que le tabac, les consommateurs sont 24 % à estimer que les sachets de nicotine sans tabac sont moins nocifs, 30 % ni plus ni moins nocifs et 33 % n’en savent pas assez pour se prononcer.
•• Les consommateurs attendent que la législation pour la vente des produits contenant de la nicotine soit mieux appliquée.
De manière générale, l’ensemble des consommateurs affirment que les produits contenant de la nicotine sont interdits aux mineurs. C’est également le cas pour les sachets de nicotine sans tabac, aujourd’hui non réglementées mais dont 66% des consommateurs estiment qu’elles sont interdites aux mineurs.
Malgré cette interdiction présumée, la moitié des consommateurs affirment que la réglementation actuelle des alternatives au tabac est suffisante mais qu’elle est mal appliquée. 55 % souhaiteraient également qu’à l’avenir les sanctions soient plus contraignantes, notamment en direction des commerçants qui pourraient être tentés de vendre ces produits (tabac ou alternatives) à des mineurs.
La contravention actuelle de 135 euros est ainsi jugée trop faible pour 46% des consommateurs, qui estiment, pour la moitié d’entre eux, qu’elle serait plus dissuasive si elle dépassait les 1000 euros. Plus qu’une remise en cause de la législation, les consommateurs attendent d’abord que celle-ci soit appliquée pour éviter la consommation par les mineurs.
La limitation des saveurs dans les produits (goûts menthol, fruits, etc.) alternatifs au tabac est jugée négativement par une majorité des consommateurs.
•• Les sachets de nicotine sans tabac : le souhait d’une interdiction pour les mineurs uniquement.
Plus spécifiquement à propos des sachets de nicotine sans tabac, les Français affirment assez nettement que ces produits devraient être réservés aux adultes. 68 % pensent qu’ils devraient être autorisés à la vente aux adultes et 86 % pensent qu’ils devraient être interdits à la vente aux mineurs.
Afin d’en contrôler la vente, les Français expriment un fort soutien (79 %) à la création d’une licence spécifique, sur le modèle de la licence IV pour les débits d’alcools, pour être autorisé à en vendre.
D’autres mesures sont également jugées efficaces pour réduire la consommation de tabac et autres produits à base de nicotine des mineurs : à titre d’exemple, le renforcement des amendes qu’elles soient pour les commerçants qui vendraient ces produits à des mineurs ou pour les personnes majeures qui achèteraient pour le compte d’un mineur (75 %), est jugé efficace pour trois quarts des consommateurs.
À l’inverse, la surtaxe des produits (57 % favorables) et le packaging neutre (49 %) font davantage débat.
•• Enquête réalisée en ligne du 20 au 24 mars 2025 auprès d’un échantillon de 1 096 consommateurs réguliers de nicotine (de manière au moins hebdomadaire), issu d’un échantillon de 3 147 personnes représentatif de la population française âgée de 25 ans et plus.
Représentativité assurée par la méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et catégorie d’agglomération de l’interviewé(e).




