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27 Avr 2016 | Observatoire
 

Champix 2Les médicaments de sevrage tabagique – la varénicline et le bupropion – ne semblent pas augmenter la survenue d’effets secondaires neuropsychiatriques graves, comparés au placebo, selon une étude publiée, ce samedi 23 avril, dans la revue médicale The Lancet et reprise dans une dépêche AFP.

C’est la plus grande étude à ce jour portant sur la sécurité et l’efficacité de traitements de sevrage tabagique de première ligne – la varénicline (Champix de Pfizer), le bupropion (Zyban de GSK) et les patchs à la nicotine – par rapport au placebo chez les fumeurs, avec ou sans troubles psychiatriques, selon la revue.

• L’étude, demandée par l’autorité sanitaire américaine (la FDA), à la suite des préoccupations concernant la sécurité neuropsychiatrique de la varénicline et du bupropion (idées suicidaires, dépression / voir Lmdt des 20 août 2015, 31 mars 2013 et 2 novembre 2012), a été financée par les laboratoires Pfizer et GSK.

• 8 000 participants, âgés de 18 à 75 ans, fumant plus de 10 cigarettes par jour en moyenne, y ont participé. La moitié avaient, ou avaient eu, une affection psychiatrique stable (troubles de l’humeur ou psychotiques, anxiété, etc.) et, parmi eux, environ la moitié prenaient des médicaments psychotropes. Les autres participants n’ayant pas de problèmes psychiatriques.

Chez les fumeurs, sans troubles « psy », il n’y a pas eu d’augmentation significative d’événements indésirables neuropsychiatriques dans les quatre groupes de traitement (1,3% pour la varénicline ; 2,2 % pour le bupropion ; 2,5% pour les timbres à la nicotine et 2,4 % pour le placebo) lors du suivi mené après l’arrêt du traitement (9-24 semaines).

Chez ceux avec troubles psychiatriques, les taux d’effets indésirables étaient similaires dans tous les groupes (6,5% pour celui de la varénicline ; 6,7 % pour le groupe bupropion ; 5,2 % pour celui des timbres à la nicotine et 4,9 % pour le placebo)

• « Notre étude fournit une preuve supplémentaire de l’innocuité de ces médicaments chez les fumeurs souffrant de troubles psychiatriques, qui ont l’un des taux de tabagisme les plus élevés », estime le professeur Robert M. Anthenelli (Université de Californie, San Diego), principal auteur. Selon lui, l’étude montre aussi, « pour la première fois, que l’efficacité des médicaments est similaire pour les fumeurs qu’ils aient ou non des troubles psychiatriques », la varénicline étant la plus efficace.

« La petite augmentation de l’incidence des effets neuropsychiatriques indésirables chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques stables, quel que soit le traitement, doit être mise en balance avec les risques sanitaires importants connus du tabagisme » ajoute-t-il, cependant.

Les auteurs avertissent aussi que les participants avaient un trouble psychiatrique stable et traité, et que, par conséquent, les résultats risquent de ne pas s’appliquer aux personnes ayant une maladie psychiatrique non traitée ou instable. Les données de sécurité cardiovasculaires seront disponibles ultérieurement.