Les élus des fédérations régionales de buralistes du sud méditerranéen se sont rencontrés, le 23 octobre, pour demander un moratoire sur la fiscalité du tabac et la vente exclusive des produits à base de nicotine.
« Les problèmes sont nombreux dans notre profession » pose Pierre Roméro (président de la fédération des buralistes des Alpes-Maritimes) selon Corse Matin (extraits). « La Corse est également touchée par une fiscalité punitive. C’est une mise en danger de notre profession, à moyen terme, si on continue dans cette voie. Quand en France, le paquet est vendu 12 euros, il coûte 6,20 euros en Italie. »
•• En Corse, le paquet coûte 11,30 euros : « cet écart pousse les consommateurs à aller de l’autre côté des frontières. Cela encourage aussi la contrebande et la contrefaçon. Un marché illégal se développe. Des usines clandestines sont implantées sur tout le territoire et la Corse n’échappe pas à la règle. 40 % du tabac consommé en France n’est pas acheté dans le réseau officiel. »
Face à la montée progressive d’un marché parallèle du tabac (trafics, ventes transfrontalières, contrebande…), les buralistes perdent du terrain. En 2022, les volumes de vente légale de tabac n’ont jamais autant baissé : 7 % de moins en une année. En conséquence, les buralistes transforment leur magasin et proposent de plus en plus de produits et de services. La Confédération des buralistes veut accélérer le plan de Transformation du réseau. En place depuis 2017, ce plan a été prolongé en janvier dernier jusqu’en 2027.
•• L’objectif est donc de réinventer les points de vente avec une nouvelle esthétique, un parcours client optimisé dans le magasin et de nouveaux services et produits proposés. « La Corse est la région qui a le plus transformé ses bureaux de tabac » fait savoir José Oliva, président de la Fédération des buralistes insulaires qui compte 212 bureaux de tabac.
Selon lui, le volume de tabac vendu a baissé de 18 % sur l’année 2023 en Corse.Une statistique qui inquiète, couplée à la fermeture de la Macotab et aux difficultés du marché.
« Il faut une remise à niveau européenne sur les prix » plaide Pierre Romero, « car si on poursuit dans ce délire, les buralistes vont disparaître mais pas les fumeurs … ». (Voir aussi 7 mars et 8 janvier)