Pour compenser les ventes de tabac et de journaux en baisse, les buralistes ne cessent de retravailler leur image et de se diversifier. Si bien que le sujet à l’ordre du jour ne surprendra pas grand monde, selon Sud-Ouest, qui revient sur les récentes séances de formation – initiées dans les Pyrénées-Atlantiques – pour les buralistes souhaitant vendre des munitions (voir 19 et 18 mars).
Les buralistes des Pyrénées-Atlantiques étaient invités, ce 15 mars, à se former à la vente de cartouches de chasse et de munitions dédiées au tir sportif, ainsi qu’à l’inscription des armes au SIA, le Système d’Information sur les Armes.
•• Pour l’occasion, le chef du Service central des Armes et Explosifs, Jean-Simon Merandat, s’est rendu à la sous-préfecture de Bayonne en compagnie du président béarnais de la Confédération nationale des buralistes, Philippe Coy, et du patron des buralistes basques, François Dupin.
Objectif : sensibiliser les buralistes à ces nouveaux services, d’abord en « présentiel », ce 15 mars, avant un déploiement de formations courtes et à la carte, toute l’année, en visio. « Au début, nous envisagions de déléguer ces services aux spécialistes du libre-service agricole, type Gamm’Vert » a indiqué Jean-Simon Merandat, « cela n’a pas pu se faire et le maillage du territoire par les buralistes s’est vite imposé. »
•• Le maillage, mais aussi l’expérience … Car les buralistes français vendaient déjà, voilà une quinzaine d’années, plusieurs millions de cartouches par an. Dans ce pays où près d’un million de chasseurs actifs peuplent nos forêts, il fallait ainsi rapprocher la cartouche du fusil (…)
« Depuis sept ans, nous sommes accompagnés par le ministère des Comptes publics, car le marché transfrontalier demeure chez nous un sujet sensible. Au moins, avec les cartouches, nous ne sommes pas en concurrence avec l’Espagne » a ajouté Philippe Coy. Il faut dire qu’au nord de la Bidassoa, chaque micro-part de marché conquise par le buraliste compte. En témoigne la décrue observée au Pays basque, passé de 166 à 88 buralistes ces dix dernières années.
« On commence néanmoins à accueillir de nouveaux entrants dans la profession » estime Philippe Coy, « si bien que les effectifs stagnent enfin. Stopper l’hémorragie, ce n’est pas rien. »
•• Et après ? Pour confirmer cette tendance, l’inscription au SIA fait ainsi partie du package, en plus des cartouches. Car la France, avec sept millions d’armes légalement détenues, accuse « des créations de comptes SIA à leur plus bas niveau par rapport au nombre de détenteurs », dixit Jean-Simon Merandat.
« Le buraliste est formé pour accompagner le détenteur d’armes, qui devra débourser de 30 à 50 euros pour créer son compte SIA », précise le chef du Service central des Armes.
« 45 % des bureaux de tabac se trouvent dans des communes de moins de 3 500 habitants, où le digital n’est pas toujours dans les habitudes. Le buraliste, qui est devenu un tiers de confiance pendant la crise du Covid, est le plus près des plus éloignés », complète Philippe Coy. Ce dernier espère ainsi attirer plus de buralistes des Pyrénées-Atlantiques et d’ailleurs vers ces nouveaux services. En attendant les suivants.