Juste après l’annonce des résultats de la dernière étude de Santé Publique France sur la prévalence tabagique en France (voir ce jour), le ministre de la Santé et de la Prévention a eu à s’en expliquer sur France Info. Extraits.
• 700 000 fumeurs en plus en deux ans. Est-ce un échec de la politique de santé publique ?
Francois Braun : Nous avions réussi à faire baisser de façon importante le tabagisme, un peu plus de 2 millions de Français avaient arrêter de fumer. C’est 700 000 qui se remettent à fumer. Ce n’est pas une bonne nouvelle en termes de prévention.
• Ce sont les plus modestes qui refument. Est-ce que cela marque l’échec de la hausse des prix répétitives de ces dernières années ? Ça ne semble pas marcher en tout cas.
F. B. : C’est un peu prématuré de dire que cela ne marche plus. Ça continue de fonctionner pour 1,5 million de Français. Ce qui m’inquiète c’est l’accumulation de plusieurs mauvais signes : on dit que ce sont les classes les plus modestes qui fument et refument. Il y a un cumul des inégalités au niveau de la santé. Et je fais de la lutte contre ces inégalités l’objectif principal de ma mission.
• Y-aura-t-il de nouvelles hausses de prix programmées ?
F. B. : Ce n’est pas impossible … Pour le moment, nous avons prévu dans le PLFSS 2023 de remettre le prix des cigarettes en parallèle de l’inflation. Et puis il y aussi les autres produits du tabac (tabac à chauffer, tabac à rouler) qui n’avaient pas les mêmes taxes que les cigarettes. On va les remettre au même niveau que les cigarettes.
• Ne faut-il pas revoir la stratégie et choisir des messages positifs plutôt que des photos-choc ?
F. B. : Je défends depuis que je suis arrivé une stratégie positive sur la prévention d’une façon générale. Mais il est vrai que nous ne sommes pas une société de prévention pour l’instant. La politique de santé publique pour les 5, 10, 20 ans qui viennent c’est aujourd’hui qu’on la construit. Cette prévention doit être positive comme par exemple le sport/santé : prenez les escaliers plutôt que l’ascenseur et vous verrez dans deux semaines …
• Et le succès des puffs auprès des jeunes ?
F. B. : Il faut faire respecter la loi. La vente est interdite aux mineurs. Ce qui est inquiétant c’est que d’après des études aux USA, c’est un moyen pour les jeunes d’entrer dans le tabagisme. Au départ, la cigarette électronique était un moyen pour arrêter et ça a complètement changé. Progressivement, c’est un produit avec de plus en plus de nicotine et progressivement les jeunes deviennent addicts. C’est un véritable problème sur lequel nous sommes en train de travailler avec aussi les associations de lutte contre le tabagisme. Mais d’abord … faire respecter la loi.
• Faut-il réserver la vente des puffs aux buralistes ? (voir 21 novembre)
F. B. : Euh … Je n’ai pas pris de décision dans ce sens-là pour le moment.