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21 Oct 2021 | Profession
 

Une assemblée générale extraordinaire de l’opérateur de paris hippiques se tient ce jeudi 21 octobre. Son directeur général, Cyril Linette, doit y être révoqué, en désaccord avec ses maisons mères, France Galop et LeTrot, sur les modalités d’un projet de siège commun, selon Les Échos dont nous reprenons l’article.

Fin de mandat prématurée et brutale pour le directeur général du PMU, Cyril Linette. Tenant les rênes de l’opérateur de paris hippique depuis avril 2018 (voir 12 avril et 16 juillet 2018), l’ancien patron de L’Équipe va être démis de ses fonctions, ce jeudi, lors d’une assemblée générale extraordinaire sur fond de désaccord avec France Galop et LeTrot, les sociétés mères des sociétés de courses.

Les parties concernées ne font pas de commentaires mais l’information, révélée par Mediapart, est confirmée de sources concordantes. « C’est le coup de massue », commente un salarié du PMU. 

•• L’éviction de Cyril Linette a été décidée lors d’un conseil d’administration le 15 octobre. Elle constitue le dénouement d’un bras de fer l’ayant opposé à sa tutelle hippique, autour d’un projet de siège commun.

Déjà évoquée il y a trois ans, dans le cadre d’ un plan de réforme globale de la filière hippique , l’idée d’une « maison commune » réunissant le PMU, France Galop et LeTrot a été relancée fin 2020-début 2021 avec un projet de déménagement du PMU. Au printemps, le scénario a évolué. Les sociétés mères ont alors souhaité acquérir un immeuble, dont une partie serait louée au PMU, dans un souci d’optimisation financière.

Le désaccord est né sur le choix de l’immeuble, critiqué par ailleurs par les syndicats, et, bien plus encore, à propos des conditions du bail pour le PMU, considérées défavorables à l’entreprise par Cyril Linette.

•• Le divorce entre son directeur général et sa tutelle hippique a fini par se cristalliser lors du dernier conseil d’administration alors que le projet de siège commun est entré dans sa dernière ligne droite : France Galop et LeTrot sont en effet en « négociation exclusive » avec AG2R en vue d’acheter un bien immobilier situé à proximité du nouveau Palais de Justice de Paris.

Une opération, dit-on, à 145 millions d’euros. « La transaction n’est pas conclue à ce jour », précise simplement AG2R. Par ailleurs, une expertise de l’État, également représenté au conseil d’administration – le PMU est sous la tutelle de Bercy et du ministère de l’Agriculture -, vient d’être décidée.

•• En filigrane, le divorce relance la question de la marge de manoeuvre du management du PMU par rapport aux sociétés mères. Un sujet sensible qu’évoquent, au fil du temps, ses dirigeants successifs.

Également évoquée fin 2018, la réforme de sa gouvernance, avec sa transformation en société anonyme et la refonte de son conseil d’administration en vue de son ouverture sur l’extérieur, n’a pas eu lieu. Bertrand Meheut, qui avait rejoint le PMU concomitamment à Cyril Linette comme président, indiquait lors de son départ en mai 2020 – pour des raisons personnelles – un « alignement des intérêts, même si tout n’est pas encore parfait «.

•• Cyril Linette dont le mandat s’achevait de toutes les façons dans six mois avait le sentiment d’avoir remis le PMU sur la bonne trajectoire en réduisant les coûts et en relançant l’offre.

La crise sanitaire avait bien sûr pesé sur la croissance mais la tendance était à nouveau excellente depuis la fin septembre (voir 29 août et 29 juin 2021).