Nouvelle charge du président de la Confédération des buralistes contre le PNLT « 2023-2027 » (voir 28 et 29 novembre) dans Sud-Ouest de ce 30 novembre qui consacre sa une à « Zéro tabac : c’est possible ? ».
Sud-Ouest : comment accueillez-vous le plan gouvernemental anti-tabac ?
Philippe Coy : Avec déception. Comme d’habitude, le gouvernement réutilise la terrible et inefficace recette de l’outil fiscal pour sa politique antitabac. Au moment du tout premier plan, en 2003, le marché parallèle était de 0,03 %. Aujourd’hui, il est à 35 %. Le prix ne crée pas de désaccoutumance, il profite à l’économie souterraine et à la contrefaçon. Les départements frontaliers ne sont plus les seuls à être concernés, j’ai pu le vérifier il y a quelques jours dans les Côtes-d’Armor.
Il y a une sorte de paresse technocratique à se contenter de relever le prix, ce qui ne fait que défavoriser les fumeurs aux revenus modestes. En Allemagne, le prix du tabac est inférieur à la France et pourtant les résultats sont probants. En 2023, le volume de tabac vendu dans nos magasins a baissé de 8 %. (…) Il faudrait s’attaquer plus frontalement au marché parallèle qui fait perdre 5 milliards d’euros de taxes à l’État.
S-O : Le vapotage est-il la bonne solution ?
Ph. C. : Oui, à condition de bien l’encadrer. Et nous saluons la décision d’interdire la « »puff », cette cigarette électronique jetable qui est une gabegie écologique et un danger pour les jeunes. Tout le marketing est conçu pour les séduire, on en trouve même dans certaines attractions foraines. Mais attention, interdire ne suffira pas. Il faudra que le Gouvernement effectue un contrôle rigoureux sur les réseaux sociaux et sur Internet, où va se développer un marché clandestin comme avec la cigarette.
S-O : L’espace public est de plus en plus interdit aux fumeurs …
Ph. C. : Je peux le concevoir aux abords des écoles. Mais à force d’interdire, on infantilise les gens alors qu’il faudrait encourager les comportements citoyens et le respect du voisin.
Faut-il toujours encadrer ? Je me pose la question. Quant à l’interdiction de fumer en forêt, je rappelle que nous n’avons pas attendu les directives gouvernementales. Dès 2018, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation et de prévention, avec les pompiers, sur le danger de fumer en forêt ou d’y jeter un mégot. Nous, les buralistes, sommes des acteurs du commerce responsables (…)