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4 Déc 2023 | Pression normative
 

Le Plan national de Lutte contre le Tabac (voir 28 novembre) prévoit la généralisation de linterdiction de fumer dans les lieux publics. Dès 2024, il serait interdit de fumer sur les plages, dans les parcs et forêts et aux abords des écoles.

Comment les maires vont-ils faire pour faire respecter cette nouvelle interdiction ? Réactions d’élus bretons dans Le Télégramme (voir aussi 2 décembre).

•• Dominique Cap, président de lAssociation des Maires du Finistère et maire de Plougastel-Daoulas, est dubitatif : « (…) Bien sûr quil faut faire de la prévention. Et ce nest pas bête dinterdire le tabac aux abords des écoles. Mais est-ce en interdisant tout quon règle le  problème ? Cest une question de liberté individuelle. Sur une plage déserte, quest-ce quon va aller embêter ces gens ? Ils sont responsables. On arrive dans un abus absurde ». 

« Il nest pas question que ce soit aux communes de gérer ça. Je ne mettrai pas un centime. L’État veut mettre en place un plan : quil mobilise lui-même des gendarmes ou policiers ! Il ny a pas de sujet là-dessus ! Comment voulez-vous aller vérifier les plages, les forêts, vous imaginez ? Cest juste impossible … Même dans une petite commune, le policier municipal a autre chose à faire, avec une liste de dossiers énorme. Le mégot ne va pas être sa priorité. Jai 40 kilomètres de littoral, 300 kilomètres de sentiers », explique-t-il.

« Jai onze gendarmes à Plougastel et sils courent après les fumeurs, ils ne feront pas autre chose. Cest toujours pareil : jusquoù met-on le curseur ? Généraliser les choses na pas de sens », conclut-il. « Que les maires puissent eux-mêmes choisir et arbitrer, ça a du sens, ils connaissent bien leur territoire. Je ne suis pas un fan des interdictions, plutôt de la sensibilisation. »

•• Dans de petites communes, « concrètement, ça va être difficile à mettre en place. Nos plages ne sont pas surveillées. Les gens gèrent leurs propres déchets. On na pas les moyens de surveiller et verbaliser », explique Guillaume Kha, Directeur général des Services de Lampaul-Plouarzel.

À Plomodiern, le maire Joël Blaize explique qu’« on naura sûrement pas les moyens de payer un policier municipal pour aller voir les gens. Cest une charge supplémentaire. On va mettre des panneaux. Ces annonces, ça va être compliqué à mettre en place, je le sens. On a aucune idée de la forme, de ce à quoi ça va ressembler ».