Le Plan national de Lutte contre le Tabac (voir 28 novembre) prévoit la généralisation de l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Dès 2024, il serait interdit de fumer sur les plages, dans les parcs et forêts et aux abords des écoles.
Comment les maires vont-ils faire pour faire respecter cette nouvelle interdiction ? Réactions d’élus bretons dans Le Télégramme (voir aussi 2 décembre).
•• Dominique Cap, président de l’Association des Maires du Finistère et maire de Plougastel-Daoulas, est dubitatif : « (…) Bien sûr qu’il faut faire de la prévention. Et ce n’est pas bête d’interdire le tabac aux abords des écoles. Mais est-ce en interdisant tout qu’on règle le problème ? C’est une question de liberté individuelle. Sur une plage déserte, qu’est-ce qu’on va aller embêter ces gens ? Ils sont responsables. On arrive dans un abus absurde ».
« Il n’est pas question que ce soit aux communes de gérer ça. Je ne mettrai pas un centime. L’État veut mettre en place un plan : qu’il mobilise lui-même des gendarmes ou policiers ! Il n’y a pas de sujet là-dessus ! Comment voulez-vous aller vérifier les plages, les forêts, vous imaginez ? C’est juste impossible … Même dans une petite commune, le policier municipal a autre chose à faire, avec une liste de dossiers énorme. Le mégot ne va pas être sa priorité. J’ai 40 kilomètres de littoral, 300 kilomètres de sentiers », explique-t-il.
« J’ai onze gendarmes à Plougastel et s’ils courent après les fumeurs, ils ne feront pas autre chose. C’est toujours pareil : jusqu’où met-on le curseur ? Généraliser les choses n’a pas de sens », conclut-il. « Que les maires puissent eux-mêmes choisir et arbitrer, ça a du sens, ils connaissent bien leur territoire. Je ne suis pas un fan des interdictions, plutôt de la sensibilisation. »
•• Dans de petites communes, « concrètement, ça va être difficile à mettre en place. Nos plages ne sont pas surveillées. Les gens gèrent leurs propres déchets. On n’a pas les moyens de surveiller et verbaliser », explique Guillaume Kha, Directeur général des Services de Lampaul-Plouarzel.
À Plomodiern, le maire Joël Blaize explique qu’« on n’aura sûrement pas les moyens de payer un policier municipal pour aller voir les gens. C’est une charge supplémentaire. On va mettre des panneaux. Ces annonces, ça va être compliqué à mettre en place, je le sens. On a aucune idée de la forme, de ce à quoi ça va ressembler ».