Malgré l’inflation et la concurrence de la Belgique, les buralistes tiennent la barre dans l’Artois … Tour d’horizon de L’Avenir de l’Artois.
•• À Béthune, le souvenir de la période Covid n’est jamais très loin dans les esprits des buralistes. « Quand les frontières ont été fermées, mon établissement a multiplié son chiffre d’affaires par quatre voire cinq », se remémore la patronne du bar-tabac « le Flash ». Depuis le retour à une activité normale, les clients sont redevenus fidèles.
Selon la buraliste, l’inflation et la concurrence belge ne perturbent pas à l’heure actuelle leurs habitudes d’achats : « quand j’ai commencé, le paquet était à sept euros contre douze euros cinquante, aujourd’hui. Résultat : il y a toujours autant de clients et d’acheteurs de cartouches de cigarettes ».
Constat différent pour une consœur. Selon elle, la contrebande et la fermeture récente de certaines rues du centre pour travaux impacteraient aujourd’hui les recettes de son commerce. Moins de voitures en ville signifie moins de clients potentiels. Et cela se fait ressentir : « entre 30 à 40 % de chiffres d’affaires en moins ». (Voir 13 mai 2023).
•• À Bully-les-Mines, l’ombre de la Belgique est de plus en plus présente et les clients n’hésitent plus à traverser la frontière pour faire le plein (…) « Les fumeurs sont toujours là, car l’addiction ne va pas disparaître du jour au lendemain » souligne le patron du « Mon Kfé » depuis 2018, « face aux augmentations successives du prix des paquets, les gens sont de plus en plus attirés par le Luxembourg ou la Belgique, car les prix sont plus attractifs. »
Le patron du « Longchamp » évoque ses craintes concernant l’emploi : « quand j’ai commencé mon activité, j’avais douze salariés. Aujourd’hui, j’en ai plus que trois. Vous voyez la chute ? »
•• À une vingtaine de kilomètres, le chiffre d’affaires du « Flasch » à Bruay-la-Buissière ne connaît pas de véritable déclin depuis l’inflation.
« D’autres produits viennent compenser la hausse comme les jeux à gratter, le pain ou encore les boissons », déclare le buraliste. C’est le cas notamment des jeux à gratter dont les ventes explosent chaque année, et ce, malgré l’inflation. Mais certains produits comme les magazines ne se vendent plus aussi bien qu’avant en raison de l’arrivée du numérique. (Voir 18 décembre 2023).
•• Pour remédier à leurs déficits financiers, les buralistes choisissent de se diversifier en proposant des services annexes : vente de pain, impressions de documents, paiement des amendes… Cette stratégie leur permet de compenser la baisse des ventes des paquets de cigarettes dans certains établissements.
Si elle demande plus de travail et d’énergie, la diversification des services proposés est une solution. « En treize ans, j’ai élargi mes activités » souligne-t-on au « Tabac du Centre » à Loos-en-Gohelle, « si on veut perdurer dans le métier, il n’y a pas de secret. Il faut se battre et travailler dur. »
Buraliste depuis quatorze ans, le patron du « Flasch » voit également les habitudes de ses clients changer au fil des années. Les paquets de cigarettes sont délaissés au profit du tabac à rouler, en raison de son prix plus accessible. Toutefois, la concurrence est rude car « les clients se rendent parfois au Luxembourg, où les prix sont encore moins chers », avoue-t-il.