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9 Juin 2024 | Profession
 

Bic fête les 50 ans de son briquet. Suite de linterview de François Clément-Grandcourt dans le Journal du Dimanche (édition du 26 mai), sur ce produit qui reste indétrônable malgré la baisse continue du nombre de fumeurs (voir 8 juin).

•• Le JDD : Le groupe BIC s’était diversifié à une époque avec des planches à voile, du parfum, des téléphones. Est-ce quil y a des produits qui pourraient ouvrir dautres voies ?

François Clément-Grandcourt : Le tatouage. Depuis trois ans, BIC est rentré dans le domaine du tatouage avec différentes solutions de tatouage éphémère. Le groupe souhaite élargir ses activités et, typiquement, le tatouage en est une illustration. 

•• Le JDD : Contrairement à de nombreux industriels qui pensaient que c’était mieux daller produire dans les pays exotiques à bas coûts, vous navez jamais quitté la France. Quels sont les avantages à produire dans lHexagone ?

François Clément-Grandcourt Mais quelle chance de produire en France ! Dabord, il y a le savoir-faire humain. Si nous avons des usines de briquets aux États-Unis, au Brésil, en Espagne et en Chine, le personnel de lusine principale de Redon dispose dun niveau de savoir technique quil est difficile de trouver ailleurs, même aux États-Unis.

Si nous avons compris que nos briquets étaient reconditionnables, cest parce que nous avons conservé tous nos outillages et nos salariés. La deuxième raison touche à la question du développement durable. Comme chaque usine sert son marché, on est beaucoup plus efficace au niveau du transport et de la logistique.

•• Le JDD : Souffrez-vous beaucoup de la concurrence chinoise ?

François Clément-Grandcourt : Environ 90 % des briquets importés sont non conformes aux normes de sécurité pourtant très basiques qui ont été décidées par la Commission européenne. Mais les Douanes n’ont plus les moyens de réellement contrôler tout ce qui entre dans lUnion.Résultat, chaque année, il y a en Europe 30  000 accidents graves à cause de briquets non conformes aux normes de sécurité. Un accident grave, cest un adulte brûlé au deuxième ou troisième degré sur 5 % du corps.

•• Le JDD : Il y a des stylos BIC aux couleurs des Jeux olympiques, mais pas de briquets. Pourtant, il faut bien allumer la flamme !

François Clément-Grandcourt : BIC nest pas sponsor des Jeux olympiques, mais le groupe a un partenariat unique sur des instruments d’écriture. Pour les briquets, ceût été un peu trop compliqué à mettre en place, même sil est vrai que chez BIC, on ne vend pas des briquets, mais des flammes.