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9 Nov 2015 | Profession
 

TabacultureLes planteurs de tabac, même s’ils ne cultivent que 0,1% du tabac consommé dans l’Hexagone, ont décidé de monter au créneau contre le paquet neutre, après les buralistes et les fabricants, craignant la « disparition » de leur tabac « made in France », d’après l’AFP (voir également Lmdt des 5 novembre et de ce jour).

« L’aspect économique et social du tabac, contrairement à ce que peut laisser entendre le débat actuel, notamment sur le paquet neutre, ne se résume pas aux seules multinationales. Nous ne pesons que 2% du marché national du tabac à rouler, et 0,1 % de la consommation de tabac en France, mais nous avons notre place sur le marché. La filière représente 1.000 planteurs, 2.000 emplois temps plein et 5.000 emplois saisonniers », a expliqué, lors d’un point de presse, Jérôme Duffieux, directeur de Traditab, PME qui développe tabac à rouler et cigarettes sous la marque 1637.

Après « l’abandon des aides européennes depuis 2010 et pour continuer à vivre de notre métier, nous avons « suivi », regroupés en coopérative, plusieurs pistes comme le tabac bio, tabac blond aromatique, ainsi que la vente sous notre propre marque », a rappelé Christian Westelynck, président de Traditab.

Selon M. Duffieux, « si le projet de paquet neutre est adopté, de nombreux agriculteurs producteurs de tabac risquent de disparaître ». « Quand les paquets de cigarettes se ressembleront tous, notre petite marque n’aura plus de visibilité contrairement aux grands groupes, ce qui va signer notre arrêt de mort », a-t-il dit.

La France produit 10.000 tonnes de tabac sur un marché européen de 200 000 tonnes, précise l’AFP.

Les producteurs français de tabac craignent que la mesure portée par la ministre de la Santé Marisol Touraine soit accompagnée assez rapidement d’« une guerre des prix, entraînant une pression sur les producteurs de matières premières, donc sur les planteurs », a regretté M. Duffieux.

« Pourquoi la France veut-elle aller au-delà de la directive européenne avec le paquet neutre, pourquoi vouloir « laver plus blanc que blanc » quand nos pays voisins ne vont pas du tout dans cette direction ? », a relevé M. Westelynck.