Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
28 Mai 2015 | Pression normative, Trafic
 

Achats frontaliers BelgiqueLa Seita, filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco, s’est inquiétée, ce mercredi 27 mars, de l’impact du paquet neutre dans un marché français où un quart des ventes échappe au réseau légal des buralistes, rapporte une dépêche AFP.

En France, « 25% du marché est évaporé », a expliqué Céline Audibert, responsable de la communication, lors d’un point presse organisé à Lille. La Seita s’appuie sur une étude menée de mars à septembre 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 19 178 Français.

Dans les régions de la frontière nord (du Pas-de-Calais à la Lorraine) et de la frontière espagnole, quelque deux paquets de cigarettes sur cinq sont achetés en dehors du réseau des buralistes. Spécificité du nord de la France, en ce qui concerne le tabac à rouler et à tuber, ce sont plus de 7 paquets sur 10 qui échappent au réseau de distribution français, et seulement une blague à tabac sur 10 est achetée chez les buralistes dans le département du Nord.

« La région est championne de France du tabac non-acheté dans les débits », a souligné Céline Audibert, mais contrairement à la frontière espagnole « qui irrigue toute la France », la consommation y est plutôt locale (voir Lmdt du 10 mars).

Dans ce contexte, le numéro 2 français de la cigarette s’inquiète de la mise en place du paquet neutre. Avec son design commun en grande partie à toutes les marques, et la différenciation du nom dans une police d’écriture simple, la Seita craint une multiplication des copies. « Quelque chose qui n’est pas très développé en France, la contrefaçon, risque d’être augmenté car on simplifie le paquet », a regretté Céline Audibert.

Pour la Seita, la France pourrait s’en tenir à la directive européenne, qui prône certes un paquet neutre mais aussi l’impression du nom de la marque avec son logo. « On n’est pas forcément content, mais cela nous parait une solution de bon sens entre la politique de santé publique et la défense du droit des marques », a expliqué Eric Sensi, directeur des affaires corporate de Seita.