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10 Nov 2015 | Pression normative
 

Paquet neutreassemblée nationalePour bien comprendre le dérisoire de certains arguments échangés hier – au regard des enjeux de santé publique comme d’évolution du réseau des buralistes – voici l’essentiel des interventions sur le paquet neutre, lors de la réunion de la commission des affaires sociales d’hier (voir Lmdt de ce jour et du 9 novembre) :

• Catherine Quéré (PS, Charente Maritime) : « Je demande une étude d’impact sur le paquet neutre (…) Inscrivons-nous dans le cadre de la directive européenne ».

• Gérard Sebaoun (PS, Val-d’Oise) : « Je n’ai pas le sentiment qu’être à l’avant-garde sur le sujet du paquet neutre soit un risque (…) Nous vous proposons d’entrer dans l’action. Ce combat nous honore ».

• Denis Jacquat (LR, Moselle) : « L’amendement de madame Quéré est plein de bon sens (…) Nous avons demandé du recul par rapport à l’Australie. La contrebande y a augmenté mais on oublie que le paquet y est à 14 euros. S’il y a une baisse, est-ce le paquet neutre ou les prix ? Nous sommes contre le tabagisme chez les jeunes mais sur ce point-là certains veulent aller trop vite. Nous devons avoir du recul ».

• Dominique Tian (LR, Bouches-du-Rhône) : « Une nouvelle fois, les tabacs frontaliers vont être victimes. Nous devons nous occuper du tabac dans les collèges, pas chez les adultes (…) Tout ce qui embête les buralistes, c’est bon pour vous. C’est détestable ».

• Bernard Accoyer (LR, Haute-Savoie) : « Soyons plus modestes. Suivons la ligne de la directive européenne. Le plus important, c’est la prévention (…) N’oublions pas que ce que vous allez faire avec le paquet neutre risque d’être inconstitutionnel ».

• Patrick Hetzel (LR, Bas-Rhin) : « L’étude KPMG de 2014 montre qu’un quart du tabac ne provient pas du réseau (…) Cela va avoir des incidences sur ces professionnels que sont les buralistes. On n’a pas d’étude d’impact. L’amendement de madame Quéré est un amendement de bon sens car il permettra de recueillir des données fiables avant de prendre une décision lourde d’impact ».

• Thierry Benoit (UDI, Ille-et-Vilaine) : « On devrait s’en tenir aux transpositions des directives européennes (…) Il faut qu’on nous explique ce qu’on va mettre en place en Europe contre le marché parallèle (…) Nous devons nous soucier des 26 000 buralistes qui ont une mission de services publics ».

• Michèle Delaunay (PS, Gironde) : « Nous souhaitons accompagner les buralistes vers la sortie du tabac (…) Les pays européens ont besoin que la France se situe en chef de file dans la lutte contre le tabagisme (…) Le paquet neutre est un facteur de dissuasion pour l’entrée dans le tabagisme des plus jeunes ». (En pointant du doigt ses collègues) … « attention à ce que vous dites, car un jour, l’État sera remis en cause ! La maison brûle et nous regardons ailleurs (…) Il y a un autre point : ne donnons jamais l’impression que nous cédons à des pressions quelles qu’elles soient. Il serait inacceptable de revenir sur notre parole ».

• Jean-Louis Roumégas (écologiste, Hérault) : « n’opposons pas buralistes et lutte contre le tabac (…) Attention à la consommation de contrebande qui est une vraie question. Combattons- la avec le paquet neutre ! ».

• Frédéric Barbier (PS, Doubs) : « C’est difficile d’être contre le paquet neutre (…) Pour avoir une politique efficace, il faut aller vers plus d’harmonisation. Faut-il anticiper ou faire le paquet neutre avec les autres pays européens ? (…) Il faut une étude d’impact pour adapter nos politiques (…) Prenons le temps ».

• Catherine Lemorton (PS, Haute-Garonne) : « Je veux bien que l’on attende l’Europe mais elle est truffée de liens avec l’industrie du tabac ».

• Michèle Delaunay : « Nous n’avons pas perdu 1000 buralistes. Les Douanes ne confirment pas ce chiffre et il y a eu des regroupements et des nouvelles ouvertures. Les ventes ont recommencé d’augmenter. Notamment, le tabac à rouler consommé par les jeunes ».

• Gérard Sebaoun : « je ne suis pas en opposition avec les buralistes (…) Leur réaction, je peux la comprendre. Mais nous faisons œuvre de santé publique ».

• Bernard Accoyer : « je maintiens que, chez les jeunes, le vrai problème c’est la consommation de cannabis. Vous allez blanchir d’une certaine façon la consommation de cannabis. On passe à côté de ce combat quand on se concentre sur le paquet neutre ».