En prenant position, de façon spectaculaire et confuse à la fois, pour le paquet neutre à 10 euros (voir Lmdt du 21 février) – d’ici la fin du quinquennat (d’ici mai 2017, donc) – Marisol Touraine anticipe sur le fait que la mesure phare de sa loi Santé, qui n’est pas encore concrètement appliquée … n’aura aucun impact, en soi, sur la prévalence tabagique de la population française.
Son (nouveau) discours : le paquet neutre ne serait efficace que si on devait l’assortir d’une forte augmentation des prix.
• Mais alors, pourquoi donc imposer à priori cette mesure stigmatisante et pénalisante, pour les fumeurs et la filière tabac, qu’est le paquet neutre ?
• Mais alors, pourquoi cette « fuite en avant » à l’australienne (où le paquet neutre a été accompagné d’une forte augmentation des prix), alors que même là-bas, la baisse tendancielle de la prévalence tabagique – observée bien avant le paquet neutre – ne s’est pas accélérée ? (voir Lmdt des 8 février, 21 novembre et 26 décembre 2015) ?
• Mais alors, pourquoi cette prise de position après s’être évertué à nous faire croire, toute l’année dernière, que ce serait « le paquet neutre et pas les prix », tout en faisant « porter le chapeau » au président de la République (« c’est l’Élysée qui a tranché » : voir Lmdt des 3 décembre et 7 octobre 2015) ?
Si ce n’est … que Marisol Touraine anticipe l’échec de sa politique et de son propre gouvernement.
La politique de santé publique ne devrait pas être confiée à des politiciens.