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23 Juil 2017 | Profession
 

« L’opération radars » des buralistes contre le projet gouvernemental du paquet à 10 euros (voir Lmdt des 21 et 22 juillet) a été particulièrement suivie par les médias. Nous entamons une revue de presse reposant sur des extraits significatifs.

Après une première dépêche AFP, la veille au soir (voir Lmdt du 20 juillet), l’essentiel a commencé aux premières heures du jeudi 21.

« SE FAIRE ENTENDRE »

Avec, par exemple, un message de Gérard Vidal (président de la fédération Occitanie des buralistes ainsi que de la commission marché parallèle et ventes transfrontalières de la Confédération) sur RMC dès 6 heures du matin : « on veut, par cette action, se faire entendre du Gouvernement. Nous avons été reçus par la ministre de la Santé (voir Lmdt du 19 juillet) qui nous a confirmé le paquet à 10 euros, mais sans nous dire quand, ni comment.

« Et puis, la période pour cette annonce est mal choisie. Les consommateurs partent vers le soleil et vont revenir des vacances avec la malle pleine de cigarettes.

« Le paquet à 10 euros, pourquoi pas ? Mais à condition que ce soit le cas dans les pays voisins ».

« LA SYMBOLIQUE DU RADAR »

À la même heure, les premières déclarations d’après « tournées radars » sont diffusées.

Sur France Bleu Roussillon, Alain Lirola, président des buralistes des Pyrénées-Orientales : « nous avons pris la symbolique du radar, car la plupart des automobilistes savent pertinemment où sont placés ces radars fixes, ce sont donc des lieux peu « accidentogènes ». Ces radars ne contribuent pas à faire baisser le nombre global des accidents … c’est exactement comme le tabac, ce n’est pas en faisant augmenter fortement les prix que l’on va faire baisser le nombre des fumeurs (qui sauront s’approvisionner ailleurs).

« Depuis 2003, le prix des cigarettes a relativement plus que doublé et il y a toujours trop de fumeurs. Cette mesure du paquet à 10 euros, c’est de la politique de santé spectacle et sert avant tout à renflouer les caisses de l’État ».

« SCANDALE DES ENFANTS »

Alors que France-Info commence, dès 6h30, à annoncer en boucle l’information d’une « opération radars » des buralistes, dans toute la France, BFM TV entame la diffusion, elle aussi en boucle, d’un reportage sur Toulouse.

Un buraliste masqué, en pleine opération de bâchage d’un radar : « il y en a marre de ce scandale des enfants auxquels des trafiquants proposent des paquets à 3 ou 4 euros dans les rues de Toulouse ! Cette politique ne s’attaque pas aux vrais problèmes ».

De son côté, Gérard Vidal plaide pour un moratoire des prix du tabac en France, « tant que les pays voisins n’ont pas augmenté sensiblement les leurs ».

Europe 1 commence à annoncer l’événement dans ses flashs matinaux.

DANS LA PQR DÉJÀ

Certains titres de la presse régionale paraissent, ce vendredi matin, avec des interviews réalisées, en dernière heure, la veille.

Dans Le Télégramme de Brest : « On ne casse rien, on ne dégrade pas, on pose juste un sac poubelle sur les radars, on ne gêne pas la population (…) Nous sommes 25 000 buralistes, en 15 ans, nous avons perdu 9 000 collègues » (Stéphane Roudault / président de la chambre syndicale du Finistère).

Dans Le Dauphiné Libéré : « Par cette action nationale, c’est un tir de sommation que nous lançons vis-à-vis du Gouvernement comme du Parlement. Il est hors de question d’accepter un paquet à 10 euros alors que 27,1 % du tabac est encore acheté aux frontières, sur Internet ou lors des trafics de rue » (Didier Reboulet / président de la chambre syndicale de la Drôme).

Dans Le Progrès : « Il faut rétablir des restrictions d’importation de tabac strictes. Sur le plan national, nous demandons comme principales mesures : un moratoire sur la fiscalité tabac ; une coordination entre  Douanes, Police nationale, Gendarmerie et Magistrature pour des opérations coup de poing aux frontières, sur les circuits de livraison des colis, dans les quartiers où le trafic de tabac sévit ; des conventions avec les expressistes pour refuser le tabac acheté sur Internet; des contrôles renforcés auprès des autocaristes organisant des voyages dans les pays voisins et le renforcement des sanctions avec fermeture immédiate d’un commerce vendant des cigarettes de contrebande » (Gilles Grangier, président des buralistes de la Loire).

« TAPER DANS LES CAISSES »

À 7 heures 30, France Bleu diffuse – sur son réseau national de stations – un reportage effectué la nuit en Corrèze et annonce que des radars sont bâchés partout : en Alsace, dans les Pyrénées, en région parisienne et en Limousin.

« L’État veut taper dans nos caisses, avec cette hausse disproportionnée qui va profiter au marché parallèle, et met en péril nos commerces et nos investissements … eh bien, nous tapons directement dans les caisses de l’État avec cette action » (Frédéric Vergne, président des buralistes de Corrèze).

France 2 reprend l’information, en titre, dans les journaux de sa matinée informative : des buralistes ont bâché des radars de vitesse automatiques pour protester contre le paquet à 10 euros.

Nous en sommes au début de la journée et au commencement de notre revue de presse, aussi.

À suivre.