
À la sortie de la gare de Creil (Oise), ils sont nombreux à proposer des cigarettes de contrefaçon. Les transactions ont lieu à proximité, sous les yeux des passants, dans une rue du centre, comme on le voit dans le reportage en caméra cachée ci-dessus. Pour 10 euros, ils proposent à notre équipe deux paquets de cigarettes de contrebande, au nom d’une grande marque. Chez un buraliste, il en coûterait 26 euros, plus du double.
C’est ainsi que débute un reportage du journal de TF1 (du 7 juin) dont nous reprenons l’essentiel.
Avec l’augmentation du coût du tabac, ces paquets à prix cassés attirent de plus en plus de clients. « Fumer, c’est un luxe, c’est cher, donc je pense que les gens, s’ils ont la possibilité d’avoir le paquet le moins cher, ils vont le faire », estime un jeune revendeur.
En France, acheter des cigarettes de contrebande est puni d’une amende de 135 euros.
Les saisies sont fréquentes dans l’Oise, un département pourtant essentiellement rural, au nord de l’Île-de-France (voir les les 28 et 29 avril).
Situation stratégique pour les trafiquants
À moins de trois heures de route des frontières belge et luxembourgeoise, traversée par l’autoroute A1, la plus empruntée d’Europe avec 100 000 voyageurs par jour.
C’est sur cet axe que les douaniers concentrent leur attention. Ils ciblent les poids lourds venus de l’Est, et des ports du nord de l’Europe. Une fois confisquées, les cartouches sont stockées dans un entrepôt tenu secret.
150 000 cigarettes y attendent d’être incinérées. Des paquets venus de Turquie, du Maroc, de Belgique ou d’Europe de l’Est.
Risque faible
« La criminalité organisée s’intéresse à ce trafic puisqu’il est très lucratif, en plus avec des risques judiciaires qui sont quand même moindres que le trafic de stupéfiants, par exemple », explique un douanier.
L’autre porte d’entrée dans le département, à 50 kilomètres de là, c’est Beauvais et son aéroport, qui attire les compagnies low cost. Il y a un an, une brigade douanière a été spécialement créée pour contrôler les passagers en provenance d’Europe et du Maroc. Les douaniers ciblent les vols qu’ils estiment à risque.
« On sait que le tabac, par définition, est moins cher dans les pays de l’Est. C’est sûr que si on cherche du tabac en contrebande, on va plus privilégier ces vols-là », explique l’un d’eux.
Fouille
Les douaniers scrutent le comportement des voyageurs et fouillent les valises en cas de suspicion.
C’est le cas d’un homme qui rapportait neuf cartouches dans ses bagages. En provenance d’un pays hors UE, il n’a le droit de rapporter que 200 cigarettes, soit une seule cartouche de dix paquets.
Le vacancier tente de négocier en invoquant les besoins de ses parents en cigarettes. En vain, car les douaniers estiment la quantité trop importante.
Son infraction lui vaut une amende de 250 euros. Et s’il veut repartir avec sa marchandise, il doit racheter chaque paquet au prix français.




