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4 Août 2014 | Observatoire, Trafic
 

SlateDans un article du 2 août sur Slate.fr, Jean-Yves Nau (ancien journaliste du Monde et éditeur du blog Journalisme et Santé publique) établit une comparaison entre la « disparition » des 52 kilos de cocaïne du Quai des Orfèvres et le sort réservé aux 10 tonnes de cigarettes de contrebande, saisies dernièrement à Vitrolles (voir Lemondedutabac des 22 et 28 juillet) et qui finiront en fumée : « cherchez l’erreur ».

Dans le premier cas, le chroniqueur dénonce « une faute » des services de police et dans l’autre, il se pose « des interrogations » sur le fonctionnement des Douanes avant de déceler … « un soupçon d’influence des fabricants de tabac ».

Jean-Yves Nau• Faute au sein du sanctuaire policier ? L’énormité des quantités (un demi-quintal de cocaïne), de la valeur (deux millions d’euros à la revente), des circonstances (portes blindées, scellés mais pas de vidéo-surveillance) et le profil du suspect … « On cherche à nous expliquer mais c’est à n’y rien comprendre » commente Jean-Yves Nau (photo), « tout comme on ne saura jamais pourquoi il faut garder des stocks de cocaïne qui devraient (en toute logique) être détruits ».

• Interrogations sur les Douanes : « l’affaire de Vitrolles est d’un autre tonneau. Aucune faute, mais quelques interrogations. Pourquoi les Douanes  françaises viennent-elles de détruire pour 3,1 millions d’euros de cigarettes ? ». Tout en relatant cette saisie, le 25 juin dernier, de plus dix tonnes de cigarettes de contrebande dans un conteneur venant de Chine, le journaliste s’étonne d’abord du retard du communiqué officiel des Douanes, le 28 juillet (alors que la saisie a été révélée dès le 22 juillet, voir Lemondedutabac). Suivi, fait-il remarquer, par un autre communiqué, celui de Philip Morris (voir Lemondedutabac du 28 juillet).

Il en ressort les conclusions iconoclastes de Jean-Yves Nau, lequel nous livre aussi la réponse des Douanes : « Où l’on conclut que les dix tonnes de cigarettes de contrebande d’origine chinoise imitaient le logo commercial sinon les fragrances de Philip Morris » (…) « Où l’on en conclut aussi que la Douane française travaille pour les intérêts des grands cigarettiers contrefaits. En 2013, la Douane française a saisi 430 tonnes de tabac. Que devient ce tabac ? Pourquoi ne pas le commercialiser ? La situation est radicalement différente des prises de psychotropes illégaux.

« Pourquoi perdre, comme à  Vitrolles, plus de 3 millions d’euros ? Pour des raisons de santé publique, précise-t-on, sans rire, auprès du service de presse de la Douane : nous n’avons aucune garantie sur les conditions et lieux de fabrication, aucune information sur le respect des normes de sécurité. Le tabac de contrebande est considéré comme une marchandise prohibée à titre absolu. Il en résulte qu’il est soumis à la destruction. Au titre des articles a.38, a.215 et a.389 bis du code des Douanes ».

C’est toute la différence entre un produit légal et un autre …