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19 Sep 2023 | Profession
 

Depuis soixante ans, LTR Industries fabrique du tabac reconstitué, un produit entrant dans la composition des cigarettes et vendus aux cigarettiers.

Un marché en pleine mutation, en baisse de 5 à 6 % selon les chiffres, qui a poussé l’entreprise de Spay (près du Mans, Sarthe) à développer ses activités de recherche et développement à partir de 2014 (voir aussi 7 juin 2022, 13 février 2020).

« Notre diversification sopère en deux axes : la transformation de nouveaux produits de tabac et, en dehors de notre savoir-faire historique, la reconstitution de végétaux » explique, pour Le Journal des Entreprises, Julie Lamy, devenue en janvier 2023 directrice du site industriel.

•• « En dehors de notre savoir-faire historique sur le tabac, on a testé des dizaines de plantes. » Comme autant de solutions d’avenir qui s’offrent à la filiale de la société américaine SWM.

Première proposition lancée sur le marché en 2017 : le cocoa paper, du papier reconstitué à partir de fibres de coques de cacao. Parmi les clients de LTR, il y a ainsi des papetiers ou des fabricants d’emballages : « on peut ainsi proposer des feuilles très fines, destinées à lemballage de muffins par exemple, à plus épaisses, pour la fabrication de carton. »

Des clients d’autres secteurs économiques s’intéressent à ces nouvelles matières : « notre capacité à reconstituer différents types de feuilles permet aux groupes de la cosmétique d’avoir des solutions plus vertes, pour faire des masques par exemple. Dans ce secteur, ils évoluent aussi pour proposer des produits avec moins de plastiques, moins de crèmes, etc. »

•• Cette stratégie de diversification a valu à l’entreprise d’obtenir 17 millions d’euros d’aides d’État en 2020. Il y a là une certaine logique, selon Julie Lamy : « le recyclage est un peu dans notre ADN, à partir du tabac, et maintenant, à partir de tilleul si on veut, on fournit aussi la matière première nécessaire aux innovations ».

Le tabac à fumer reste toutefois le premier débouché de LTR Industries. Mais là encore, il faut s’adapter aux évolutions du marché. Le tabac chauffé ou tabac non brûlé, lancé en 2016, a connu dans un premier temps une croissance de 40 % par an. « On nen est plus là » glisse Julie Lamy, « mais cela représente aujourdhui entre 12 et 15 % de lactivité de lusine. » LTR Industries emploie 320 personnes, pour un chiffre d’affaires de 97 millions d’euros.