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31 Mar 2017 | Profession
 

Le fabricant de tabac à rouler Traditab (1637) déclare avoir perdu 460 000 euros en cinquante jours par la faute de l’État qui a mis du temps à lui homologuer l’augmentation de ses prix. Et s’apprête à déposer un recours devant le tribunal administratif de Paris (voir Lmdt du 27 mars). Explications très remontées de Jérôme Duffieux, directeur général, dans le quotidien Sud-Ouest du 28 mars. 

•• Hausse de la rémunération des buralistes à prendre en charge (voir Lmdt du 23 décembre 2916) ; augmentation  de 15 % de la taxe sur le tabac à rouler ; ainsi que la création d’une taxe spécifique de 5,6 % sur le chiffre d’affaires des fabricants de tabac (voir Lmdt des 6 décembre et 29 novembre 2016) … Ces hausses de charge toutes applicables au 1er janvier 2017 nécessitaient pour Traditab d’ajuster ses prix de vente en conséquence.

Là où le bât blesse … Si l’entreprise de Tonneins a déposé ses prix à temps, ceux-ci n’ont été publiés que le 2 février, pour une application le 20, soit sept semaines après l’entrée en vigueur des taxes. D’où les 462 000 euros de pertes annoncées.

•• « J’ai pensé à mettre la clé sous la porte » confie sans ambages Jérôme Duffieux, « je n’ai rien contre la hausse de la rémunération aux buralistes. Ils nous aident à nous développer, c’est normal de mieux les payer. Nous n’avons rien contre le principe de la hausse de la taxe sur le tabac à rouler – même si 15 % de plus nous paraissent disproportionnés –, car nous comprenons l’objectif de santé publique, qui est de faire baisser la consommation ».

Et de poursuivre sur un ton plus emporté au regard de la taxe de 5,6 % : « Nous demandons que les fabricants locaux ne soient pas touchés. L’État vient de créer l’impôt sur la fortune pour les SDF. Alors, si en plus, on nous empêche de revoir nos prix ! Il y a un mépris de la part de la machine administrative pour les entreprises et le droit ».

•• « Ce n’est pas du chantage à la délocalisation, mais l’argent que nous économisions pour investir ici et être crédibles devant nos banquiers n’est plus là. Nous n’attaquons pas par plaisir », conclut le dirigeant. Peu optimiste sur l’issue de la procédure.