En France, l’offre illégale de jeux en ligne représente entre 5 et 10% du marché des jeux d’argent, pour 3 à 4 millions de joueurs ces douze derniers mois, a indiqué, ce jeudi 16 novembre, la présidente de l’Autorité nationale des Jeux (ANJ) Isabelle Falque-Pierrotin (voir 7 novembre et 4 février 2023).
La régulatrice s’exprimait lors du premier colloque de l’Association française des jeux en ligne (AFJEL), organisé à l’occasion de la semaine du jeu responsable, et citait les données d’une étude menée par le cabinet de conseil PwC. Il s’agit bien de 5 à 10% du produit brut des jeux (PBJ) de l’offre globale.
•• Cette offre illégale est principalement constituée de casinos en ligne, interdits en France, qui proposent des jeux de baccara, jeux de roulette et blackjack et aussi de sites de machines à sous.
En 2017, l’Observatoire des jeux estimait la population de joueurs en ligne consommant de l’offre illégale à entre 1,4 à 2,2 millions. « Entre 3 et 4 millions de joueurs sur les douze derniers mois, c’est énorme et colossal ! », a déploré Nicolas Béraud, le président de l’AFJEL. « Nous avons observé une baisse de la fréquentation des sites agréés et une augmentation exponentielle des sites illégaux », a abondé Armelle Achour, directrice de l’association SOS Joueurs.
•• Selon l’étude de PwC, la moitié de ces joueurs ne sait pas qu’il s’agit d’une offre illégale. Le portrait type du consommateur d’offre illégale en ligne est « un homme de 35 ans, plutôt employé administratif ou du secteur privé », selon l’étude.
Autre enseignement : les principales motivations pour jouer sur ces sites ou applications illégaux sont « l’absence de limitation ou de vérification de l’identité, l’espérance de gain plus importante ainsi qu’une diversité plus riche de l’offre de jeux proposée ».
« La lutte contre l’offre illégale est primordiale », a assuré Mme Falque-Pierrotin, qui présentera en janvier le nouveau plan stratégique de l’ANJ pour les trois prochaines années, dont l’objectif central sera de diminuer la population des joueurs à risque. « On a la possibilité de demander aux fournisseurs d’accès de bloquer ces offres », « qui sont localisées dans un nombre limité de pays » à l’instar de Curaçao, indique-t-elle.
« Nous avons l’intention de prendre des mesures judiciaires plus vigoureuses par rapport à ces offres », indique la régulatrice, qui travaille avec les plateformes comme Google (Alphabet) pour que ces offres soient déréférencées. « Ils le font très bien mais le problème c’est la masse », constate-t-elle. (Voir aussi 17 décembre 2022).