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1 Juin 2017 | Pression normative
 

Quelle que soit la thématique de la Journée mondiale sans tabac, les médias tournent en rond, autour des mêmes stéréotypes ou de l’appât qu’on a bien voulu leur lancer.

Cette année, faute de déclaration de la nouvelle ministre de la Santé, c’est, de façon plus pertinente, la « cigarette du pauvre » qui a retenu l’attention, à la suite de la publication du Baromètre Santé 2016 notant la hausse de la prévalence tabagique chez les plus défavorisés (voir Lmdt du 30 mai).

Et puis, il y a les interviews des habituels experts invités sur les plateaux. Comme …

•• Yves Martinet, président du Comité national contre le Tabagisme (sur France Bleu Sud Lorraine) qui avant de rappeler « la puissance addictive de la nicotine », s’en est pris à LCB, « La Cigarette du Buraliste » : « les buralistes lancent LCB. Moi je l’appelle La Cigarette du Cancer du Buraliste. Parce qu’il ne faut pas tourner autour du pot. C’est une cigarette comme une autre. C’est simplement un intérêt financier pour les buralistes. Il faut bien comprendre que l’objectif des buralistes est de vendre un maximum de tabac et que le tabac tue. Et, avec un prix bas, l’objectif est bien d’attirer un maximum de jeunes pour fumer ».

•• Le pneumologue Bertrand Dautzenberg, égal à lui-même au « 13 heures » de CNews : « ça ne marche pas en France parce qu’on n’a pas augmenté de façon significative le prix du tabac depuis quasiment Jacques Chirac. Que des petites hausses de 5 % du fait du lobbying des fabricants.

« Mais, il y a une évolution qui se fait. La Cour des comptes a demandé plusieurs fois pourquoi on donnait 1 milliard aux buralistes qui normalement font de la santé publique alors qu’ils vendent des cigarettes aux enfants (…)

« J’attends du nouveau Gouvernement qu’il mette les lobbies dehors. Avec ça, on a une bonne ministre de la Santé qui est assez mouillée là-dedans. Et il faut augmenter le prix du tabac. Emmanuel Macron a dit : « ok, c’est 7 euros. On va passer à 8, à 9 puis à 10.

« Pour les plus démunis qui sont les plus gros fumeurs, il faut mieux rembourser les médicaments d’arrêt du tabac et les substituts nicotiniques ».

• Augmenter fortement les prix … Karine Gallopel Morvan (chercheur à l’École des hautes Études en Santé publique / EHESP / voir Lmdt des 28 janvier 2017 et 18 juin 2014) l’a répété trois fois sur France Bleu Armorique : « il faut augmenter fortement le prix du tabac comme l’ont fait le Royaume-Uni et l’Australie (…) Comme le demande la Convention Cadre Anti-Tabac de l’OMS, il faut une hausse des prix de 10 % (…) Le paquet neutre ça fait partie d’une ensemble de mesures combinées et la mesure phare c’est d’augmenter les prix de plus de 10 % ».