C’est le jeudi 13 décembre que le tribunal correctionnel de Paris dira s’il juge que la revue L’Amateur de cigare a fait ou non de la « publicité directe ou propagande en faveur du tabac ». Telle est la conclusion de l’audience de ce jour dans la procédure opposant l’association Droits des non-fumeurs (DNF) au magazine spécialisé (voir Lemondedutabac du 7 novembre).
Parmi les témoins en faveur de l’Amateur, l’ancien ministre, député UMP et président du Conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, qui a estimé, en défendant le « principe absolu » de la liberté de la presse, que « cette revue n’a pas vocation à nous appeler à fumer ». Alors que le fondateur de la publication, l’écrivain et journaliste Jean-Paul Kauffmann, précisait : « nous ne sommes pas des prosélytes, nous croyons à la responsabilité individuelle, à la liberté ». Quand à l’avocat de la défense, maître Charrière-Bournazel, il a dénoncé « l’intégrisme de l’interdiction » dans cette affaire qui est « symptomatique d’une dérive ».
En face, maître Pierre Mairat, l’avocat de l’association, a mis en avant ce qu’il estime être une « affaire de santé publique » ayant « le mérite de porter le débat sur le plan idéologique » pour savoir « si oui ou non ce type de revue peut être autorisé dans les kiosques ». Il a, d’ailleurs, suffi qu’un autre témoin cité par DNF se désole que le cigare soit associé « à la réussite et à la séduction » pour que l’on comprenne à quel point cette confrontation judiciaire prend un tour « idéologique ».