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28 Mai 2013 | Pression normative
 

« Y a-t-il un pilote dans l’avion de la politique de lutte contre le tabagisme en France ? » Non assurément, peut-on estimer à l’issue de la matinée d’interventions du colloque « Journée mondiale sans tabac 2013 », co-organisé par le Respadd (Réseau de prévention des addictions) et l’Alliance contre le tabac, ce mardi 28 mai au ministère de la Santé.

• De la première table ronde, évoquant le rapport de la Cour des comptes « sur l’évaluation des politiques publiques de lutte contre le tabagisme en France » (voir Lemondedutabac du 13 décembre), on retiendra les propos des représentantes de la Cour questionnées sur le suivi et l’utilité du rapport : « ce travail va aider à conforter certaines positions et, maintenant, c’est  aux politiques de prendre les choses … Ce rapport a été fait à la demande de l’Assemblée nationale et « hors du cadre » habituel de la Cour des comptes qui s’impose généralement un suivi. Vu l’importance du sujet, on y reviendra, peut-être … dans un ou deux ans ».

Les débats, monopolisés par les « ténors » des associations anti-tabac, se sont portés sur les ambiguïtés « bien françaises » de la politique de l’Etat. Yves Bur, nouveau président de l’Alliance contre le tabac, soulignant qu’en France le Parlement adorait voter des interdictions que l’administration n’appliquait pas. Pour exemple : « quand les buralistes se fâchent à Barbès … qu’ils s’adressent, plutôt, à leurs copains des Douanes », en faisant allusion aux mauvais chiffres des saisies 2012. Les autres associations sont revenues sur l’absence de contrôle et de sanctions  par rapport à la législation existante.

Et à l’étranger, y a-t-il un pilote dans l’avion ?

• Réponse positive en Grande-Bretagne selon Andrew Black (du Tobacco Control Plan), venu décrire la stratégie de politique de santé publique menée depuis plusieurs années outre-Manche. Une politique basée sur un « mix » de six leviers : éducation, médecine, recherche, réglementation, économique et social. Ainsi, par exemple, l’arme fiscale d’augmentation des taxes ne va pas sans un volet social consistant, par rapport à la forte prévalence tabagique dans les populations à faibles revenus. Andrew Black a également insisté, plusieurs fois, sur une approche fondée sur des preuves, en particulier à propos du paquet générique.

• Justement, à propos de « paquet générique », le premier secrétaire de l’Ambassade d’Australie en France était invité pour présenter un retour sur l’expérience australienne … Il faudra attendre, une étude est en cours mais sur la période avril 2012 à décembre 2014 … pour mesurer les impacts réels en terme de prévalence. Le seul indice : « Les Australiens auraient moins de satisfaction à fumer » avec les nouveaux paquets. Michael Cutts remettant la décision australienne dans son contexte : « ce n’est qu’une mesure parmi d’autres » ; « le paquet australien va au-delà du paquet neutre. Il utilise ce support de communication pour véhiculer un message ultra – négatif ». Soit un vrai paquet générique.