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D’après le rapport de la Cour des comptes, présenté ce jeudi 14 décembre à l’Assemblée nationale, sur l’évaluation des politiques de lutte  contre le tabac, « La France n’a pas franchement réussi à réduire le nombre de ses fumeurs ». En se gardant de mentionner l’existence du marché parallèle …

D’où le recours, prioritaire, à une nouvelle hausse des prix du tabac ainsi qu’au paquet générique et à l’interdiction des linéaires … En l’occurrence, il s’agit d’une attaque frontale contre le secteur des professionnels du tabac. Là où l’on aurait pu attendre l’analyse plus objective de mesures qui n’ont pas fait preuve d’efficacité (ex : les photos-choc) et des recommandations reposant sur un vrai travail de sensibilisation et d’éducation.
En un mot, la répression et la hausse des prix plutôt que la prévention et la lutte contre le marché parallèle.

La Cour constate une dégradation de l’effort entrepris initialement, avec une « recrudescence du tabagisme » : en France, la proportion de fumeurs aurait chuté, selon le rapport, de 34,7% en 2000 à 31,4% en 2005 pour remonter à 33,7% en 2010. Avec une augmentation marquée chez les femmes, les jeunes et les personnes en situation de précarité.

« Un Français sur trois fume alors que ce n’est le cas que d’un Anglais sur cinq » a estimé Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes, en soulignant les résultats du Royaume-Uni en la matière (20% de fumeurs). Là encore, sans mention d’une contrebande qui fait pourtant rage outre-Manche.

Relevant que les risques liés au tabagisme sont encore gravement sous-estimés par la population, Didier Migaud avance que les moyens (prévention, aide directe à l’arrêt du tabac, contrôles et sanctions du non respect de l’interdiction de vente aux mineurs…) n’ont pas été à la hauteur des enjeux de santé publique.

En guise de recommandations, le rapport préconise :
– le retour à une politique volontariste de relèvement des prix du tabac, « suffisamment marquée » ;
– l’adoption des paquets neutres (génériques) ;
– l’interdiction de les exposer sur les lieux de vente (suppression des linéaires) ;
– le redéploiement de moyens en faveur de la prévention, en ciblant notamment les jeunes … « plutôt que les cadeaux aux buralistes ».

S’il devait être suivi par le Gouvernement, ce rapport annoncerait une nouvelle politique à l’égard du monde du tabac. Une politique de rupture.