Dès l’annonce du projet de la Commission européenne d’interdire, dans les 27 pays de l’UE, la vente des versions aromatisées du « tabac chauffé » (voir 29 juin), Le Dauphiné Libéré a interrogé des buralistes isérois sur un éventuel impact de la mesure.
•• « Sur une journée, il y a maximum un ou deux clients qui achètent un paquet. Et sur le mois on est entre trois et cinq cartouches », témoigne un couple de buralistes à Vienne. Le dispositif n’a pas vraiment pris auprès des consommateurs. Parmi les arguments mentionnés, le coût du dispositif qui s’élève à 70 euros : « on ne propose que les cigarettes à la vente, pas la machine. C’est très onéreux par rapport à la concurrence ».
•• Même son de cloche pour une consœur à Bourgoin-Jallieu. La majorité de ses ventes de tabac chauffé se fait auprès de clients fidèles : « je vends deux cartouches par mois, c’est insignifiant. Elles sont pour des clients qui ont basculé de la cigarette classique vers d’autres modes de consommation ».
•• Des ventes limitées dont la disparition ne devrait pas mettre en danger les chiffres d’affaires : « on a tellement l’habitude d’ajouter et de retirer des produits de la vente qu’on sait lisser », explique le patron d’un tabac-presse à Grenoble. Alors que le tabac chauffé représente moins de 5 % de ses ventes, il a beaucoup plus peur de la contrebande qui lui a fait perdre 30 % de son chiffre d’affaires en deux ans.
Surtout, il se demande si cette interdiction aura des avantages en termes de santé publique : « j’ai beaucoup plus d’inquiétude pour la puff, une cigarette électronique jetable sans nicotine. Pour moi, c’est un fléau. C’est juste une ouverture aux moins de 15 ans sur la cigarette. »
Photo : Dauphiné Libéré