Le Républicain Lorrain a suivi le déplacement de Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, en Moselle ce jeudi (voir 11 et 12 avril). Double priorité affichée : calmer la colère des buralistes frontaliers et réaffirmer la détermination du Gouvernement dans la lutte contre le trafic de tabac.
La publication le 29 mars au Journal Officiel d’un décret supprimant la limite de 200 cigarettes (une cartouche) qu’un fumeur était autorisé à ramener en France d’un autre pays de l’UE avait déclenché la colère des buralistes, redoutant de lourdes conséquences économiques. Notamment ceux exerçant en secteur frontalier (voir 29 mars). « Mais ça n’est pas open bar » a temporisé Thomas Cazenave lors de son déplacement en Moselle.
Après une rencontre de la profession au tabac-presse Severini à Hombourg-Budange, le ministre délégué chargé des Compte publics a supervisé sur l’A31 une opération de contrôle douanier depuis l’aire Porte de France-Thionville. Manière pour l’émissaire de Bercy d’afficher la détermination intacte du gouvernement « dans sa lutte contre le trafic et la fraude ». En matière de tabac aussi.
Parce que « toutes les fraudes » constituent un manque à gagner pour les caisses de l’État – en quête de 10 milliards d’euros à trouver d’urgence – , le lieutenant de Bruno Le Maire insiste sur la nécessité « d’un rappel à la réglementation » et considère que l’assouplissement de la réglementation ne signifiera en rien un relâchement de la vigilance des pouvoirs publics : « j’ai confiance dans nos services des Douanes pour apprécier les situations et distinguer ce qui relève de la consommation personnelle et d’un commerce. Nous allons porter une attention toute particulière sur les zones frontalières, nous ne voulons pas laisser penser qu’avec ce décret on a ouvert les frontières » prévient-il en présence des douaniers de BSI (Brigrde de Surveillance intérieure) de Thionville.
« Il faut être au bon endroit, au bon moment et arrêter le véhicule » a commenté Francis Meyer, chef de services des Douanes de Thionville « c’est la répétition de ces contrôles qui nous permet d’intercepter des chargements délictueux ».