Au Perthus (Pyrénées-Orientales), ce 29 mars, l’annonce du décret du Gouvernement qui met fin aux limites d’importation à une cartouche de cigarettes depuis un pays de l’Union européenne n’avait pas encore fait le tour (voir 29 mars) … selon le correspondant du Parisien.
Ce n’est pas pour autant le rush et les consommateurs en ce Vendredi Saint semblaient plus en quête de carburant moins cher, avec un litre de gazole à 1,52 euro.
•• Arrivée en autocar avec le club des retraités de Pézenas (Hérault), une femme repart avec sous le bras trois cartouches et pas une de plus malgré la fin des limitations instaurée quelques heures plus tôt. « Cela correspond à ma consommation et ça représente déjà une somme conséquente pour moi : 148 euros ».
Au bureau de tabac espagnol de « Las Limites », le décret n’a pas provoqué un émoi particulier. Confirmation derrière la caisse : « Aujourd’hui comme les jours précédents, c’est une ou deux cartouches par personne. En plus nous sommes à la fin du mois et les cigarettes représentent un budget », explique l’une des responsables.
En provenance de Narbonne, un client partage l’analyse avant de promettre de « faire quand même attention de ne pas dépenser trop ». De fait, la levée des limitations n’entraîne pas une ruée sur les cartouches.
•• À La Jonquera, la première ville frontière d’Espagne, la situation est identique. « Vous tombez mal C’est un jour très calme », indique un responsable de caisse. Avant d’inciter à revenir le lendemain « quand il y aura plus d’affluence et que les visiteurs français seront plus informés ».
•• Au village du Boulou, à 15 minutes en voiture, le couple de buralistes du centre-ville fait grise mine. Abasourdi et désabusé : « on a beau dire ce qu’on veut, les autorités n’en font qu’à leur tête. Pour nous les tabacs frontaliers c’est un nouveau coup dur. À chaque augmentation, on encaisse déjà une baisse du chiffre d’affaires. Sans compter ce qui revend dans les petits commerces parallèles ». Photo : Le Parisien