« Des associations de défense des droits des femmes accueillent avec prudence, voire inquiétude, l’annonce de la transformation du réseau de bar-tabac-presse de la Française des Jeux (FDJ) en « lieu refuge » pour les femmes victimes de harcèlement de rue ».
C’est ce qu’annonce un communiqué AFP que nous reprenons.
Après des expérimentations menées à Nantes et Lille, le géant de la loterie a annoncé jeudi qu’il allait proposer « sur la base du volontariat » aux 29 000 commerçants de son réseau une formation délivrée par Umay, une application qui vise à lutter contre le harcèlement de rue et l’insécurité (voir 8 mars).
« À la fois lieux de débit de boissons et fournisseurs de jeux d’argent, les bars-tabac ne constituent en aucun cas des espaces refuge », réagit Women for Women France (WFWF) dans un communiqué publié vendredi. « Ils sont fréquentés majoritairement par des hommes et favorisent la consommation d’alcool et les jeux de hasard. Il s’agit là de conditions qui augmentent le risque de violences sexistes et sexuelles. »
Même circonspection au sein du collectif féministe #NousToutes. « C’est bien de faire des « safe place » (endroits sûrs : ndlr) partout mais il faut que ce soit bien fait », a réagi auprès de l’AFP Amy Bah, présidente de #NousToutes Lille. « En quoi consistera la formation des buralistes ? Est-ce le lieu le plus approprié ? Si la victime est exposée à des remarques désobligeantes des clients, ça ne va pas ».
« On se demande s’il n’y a pas de « féminisme washing » (communication des entreprises qui récupèrent le combat des femmes pour mieux vendre leurs produits ou améliorer leur image : ndlr) derrière de la part de la FDJ. Il faut prendre cette initiative avec beaucoup de précaution, on va voir comment se passe l’expérimentation », a-t-elle ajouté.