Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
4 Déc 2022 | Trafic
 

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal doit dévoiler lundi un nouveau plan triennal (2023-2025) destiné à renforcer la lutte contre les trafics illicites de tabac, un phénomène de son propre aveu en pleine « explosion » en France (voir ce jour).

Selon les statistiques publiées par les douanes, plus de 284 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies en 2020, 402 tonnes en 2021 et déjà plus de 600 tonnes, dont plus de deux tiers de cigarettes, sur les dix premiers mois de 2022.

Le plan des autorités « vise à adapter la riposte douanière à l’ampleur inédite prise par le marché parallèle du tabac », explique M. Attal dans un document obtenu samedi par l’AFP dont nous reprenons la dépêche.

•• Entre autres mesures phare, il prévoit le déploiement d’une dizaine de camionnettes équipées de scanners à rayon X capables de passer au crible un véhicule en soixante secondes, pour un montant de 45 millions d’euros, détaille ce document. Ce plan annonce aussi la formation, sur un modèle testé à Lyon, de groupes de lutte anti-trafic de tabac « capables de mener des opérations coup de poing et des enquêtes » dans les neuf principales zones identifiées de contrebande du pays.

Un réseau « cybertabac » sera en outre mis en place pour dépister les trafics sur internet ou les réseaux sociaux, et un effort consenti pour développer les outils de « douane scientifique » qui permettent de tracer l’origine du tabac de contrebande, afin de mieux déterminer les circuits des trafics. Gabriel Attal indique enfin l’ouverture d’une réflexion, avec son collègue garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, en vue d’un « renforcement des sanctions » pénales contre les acheteurs, les vendeurs et les fabricants de tabac de contrebande.

•• « Je fixe à la douane un objectif clair, arrêter la fuite en avant du marché parallèle d’ici 2025 », conclut le ministre.

Signe de la vitalité du trafic, les douanes ont découvert en décembre 2021 et en septembre dernier dans la même ville de Poincy (Seine-et-Marne) deux « usines » de fabrication clandestine de cigarettes, les premières démantelées en France (voir 15 septembre).

La contrebande de tabac « commence à revêtir les aspects du trafic de stupéfiants », a précisé à l’AFP le patron de la direction du renseignement douanier (DNRED), Florian Colas. « Les organisations criminelles utilisent tous les moyens pour acheminer le produit », a-t-il ajouté, citant « la route, le fret express et postal, des commandes sur les réseaux sociaux, des flux de conteneurs chargés de manière importante, des « mules » tabac qui saturent des vols et des usines clandestines ».