Plus d’un mois après la fin des émeutes de fin juin-début juillet, la facture continue de s’alourdir. Vitrines cassées, magasins pillés, murs tagués … Le Figaro fait les comptes (voir aussi ci-dessus).
Les premières estimations des assureurs, seulement cinq jours après le début des pillages et des destructions, tablaient sur un montant de 280 millions d’euros.
Pourtant, au 7 juillet, ce sont 11 300 sinistres qui ont été déclarés pour un coût total de 650 millions d’euros, soit plus du double en l’espace d’à peine une semaine, d’après France Assureurs, la fédération professionnelle.
•• Une facture près de trois fois supérieure à celle des quatre semaines d’émeutes de l’automne 2005 qui avaient alors coûté 204 millions d’euros. Et les compteurs sont encore loin d’être arrêtés puisque les assurances laissent un délai d’un mois aux commerçants pour déclarer les dégâts, contre cinq jours en temps normal.
Des commerces par centaines ont été pillés, vandalisés voire brûlés. Le bris de vitrine est le premier motif de dégradation d’après la chambre de commerce et d’industrie (CCI). Outre les commerçants, les collectivités territoriales n’ont pas été épargnées par les dégâts : Abribus, écoles, centres des impôts. Elles représentent 35 % du coût de la facture.
•• « Il y a eu de l’usure psychologique et les entreprises impactées sont toujours sous le choc », confie Anthony Valentini, directeur général de CCI France. Et pour cause, parmi les besoins recensés des commerçants par la CCI, le soutien financier (79 %) arrive en premier, suivi par le report des échéances fiscales et sociales (71 %), et l’accompagnement aux démarches administratives (58 %).
Mais, fait relativement nouveau, près de 21 % des établissements sinistrés expriment un besoin de soutien psychologique. « On constate une détresse davantage humaine que financière », complète Anthony Valentini, « les commerçants sont exaspérés et fatigués après l’enchaînement des « gilets jaunes », du Covid, et plus récemment de la crise. » Certains commerçants se relèvent à peine ou sont toujours fermés depuis ces nuits agitées. Parmi les établissements sinistrés recensés par la CCI, 5 % pensent rouvrir d’ici un à deux mois et 12 % dans plus de deux mois. Photo : Le Figaro